La Haggadah conçue par Arthur Szyk a débuté en 1934 et a été publiée en 1940, limitée à seulement 250 exemplaires. Dans ses illustrations, Arthur Szyk établit une analogie entre Hitler et son armée, d'une part, et Pharaon ainsi que les soldats égyptiens, d'autre part. Lors de sa publication, les éditeurs ont demandé à Szyk de retirer le brassard arborant la croix gammée de ses dessins.
Le journal Times a qualifié cette Haggadah de véritable chef-d'œuvre.
Le Sage, avide de comprendre les moindres détails et pratiques, recherche des réponses. Arthur Szyk le dépeint en tant qu'érudit, enveloppé dans une élégante redingote dont émerge subtilement un coin de son talith. Une kippa repose sur sa tête, marquant son appartenance et sa profonde spiritualité.
Le Méchant, rejetant les lois de Pessa'h, se met lui-même en marge de la communauté. Arthur Szyk fait un parallèle audacieux entre cette figure et Hitler, le représentant en cavalier, botté d'éperons, une cravache sous le bras, coiffé d'un chapeau tyrolien. La moustache, caractéristique et reconnaissable, est l'unique détail conservé par Szyk pour évoquer Hitler, soulignant ainsi la méchanceté de son personnage.
Le Simple, ou l'intègre, se distingue par sa bonne volonté et une foi empreinte de naïveté. Son talith, symbole de sa spiritualité, affleure discrètement sous un gilet ajusté. Armé de son parapluie, signe peut-être de sa prudence ou de sa préparation face aux aléas, et coiffé d'un chapeau, il incarne une figure de sincérité et d'authenticité dans sa démarche spirituelle.
Celui qui ne sait pas poser de questions est présenté comme étant distant du Judaïsme, sans pour autant le renier. Arthur Szyk le représente sous les traits d'un homme en action, engagé dans la reconstruction de son pays. Vêtu de vêtements de travail, coiffé d'une casquette et chaussé de bottes, cette figure incarne la persévérance et le labeur, soulignant ainsi une autre forme de dévotion à travers l'acte de bâtir et de contribuer activement à la société.