A Pourim, il est de coutume d'envoyer des mets, marquant des jours de festin et de réjouissance, et de faire des cadeaux ainsi que des dons aux pauvres. Dans certaines communautés, ces mets étaient présentés dans des assiettes en faïence ou dans des boîtes en bois décorées. L'assiette mentionnée a été fabriquée dans les ateliers de faïence des Islettes en Alsace-Lorraine, situés dans la vallée de Biesme, où la première faïencerie a été ouverte par Francois Bernard en 1764.
Le fond de l'assiette est interprété librement par le décorateur, reflétant les caractéristiques typiques des faïences des Islettes, avec un paysage verdoyant parsemé d'arbres. Toutefois, le motif central est unique : le Triomphe de Mordekhaï remplace les scènes de genre habituelles. Le dessin, se détachant sur un fond blanc, utilise des couleurs chatoyantes pour représenter la nature et les personnages.
Aman, tenant fermement la bride d'une main pour guider le cheval du roi, et pointant de l'autre main vers les honneurs rendus à Mordekhaï, s'écrie : Voilà ce qui se fait pour l'homme que le roi veut honorer !
Il est vêtu d'un tricorne, chaussé de hautes bottes noires, et porte une veste courte.
Mordekhaï est paré des attributs royaux, portant une cape pourpre et tenant le sceptre royal. Son haut chapeau, richement garni de plumes et de rubans, évoque l'extravagance des coiffures des janissaires, ajoutant une touche orientale à sa tenue.
Sur le bord festonné de l'aile de l'assiette, on peut lire l'inscription : une occasion d'envoyer des présents l'un à l'autre et des dons aux pauvres.
En petits caractères sur la descente supérieure de l'assiette, on trouve la question : Que convient-il de faire pour l'homme que le roi désire honorer ? Sur la descente inférieure, les noms des personnages, Mordekhaï et Aman, sont inscrits.