Publiée au début du 20e siècle par les frères Moché Apkowitz à Jérusalem, cette lithographie célèbre la nouvelle année en mettant en scène les 12 tribus d'Israël, le Mur des Lamentations, le tombeau de Rachel et la Tour de David. Au cœur de l'œuvre, un panier regorgeant des fruits de la Terre d'Israël capte l'attention. En bas de l'image, la figure d'un Juif se tournant vers Sion est mise en valeur par un ange annonciateur. L'emploi de l'anglais suggère que ces affiches visaient aussi un public américain, soulignant leur diffusion transatlantique.
Les 12 tribus d'Israël, représentées par leurs emblèmes distinctifs, sont illustrées en forme d'arc dans la partie supérieure de l'affiche. Elles incluent Ruben, Siméon, Juda, Issachar, Zabulon, Dan, Nephtali, Gad, Acher, Éphraïm, Manassé et Benjamin. La tribu de Lévi n'est pas présente, car quand Éphraïm et Manassé sont comptabilisées comme deux tribus distinctes, celle de Lévi est omise.
En adoptant Éphraïm et Manassé, fils de Joseph, Jacob a non seulement modifié la structure traditionnelle des tribus d'Israël, mais a également insufflé une nouvelle dynamique à la lignée patriarcale, assurant à ces deux petits-fils une place égale à celle de ses propres fils.
L'emblème de la tribu de Benjamin est le loup, qui symbolise les compétences guerrières de cette tribu. Cela fait référence au verset : Benjamin est un loup rapace ; le matin, il dévore sa proie, et le soir, il partage le butin. Genèse 49 ; 27
Le symbole de la tribu de Siméon inclut une épée pour Siméon et un vase pour Lévi. Ces éléments symbolisent l'action de Siméon et Lévi qui ont tué Sichem, fils de Hamor, et tous les hommes de sa ville, un acte motivé par l'honneur familial.
L'emblème de la tribu de Zabulon est un bateau en mer, en référence au verset : Zabulon occupera le littoral des mers ; il offrira des ports aux vaisseaux, et sa plage atteindra Sidon. Genèse 49 ; 13
L'emblème de la tribu de Dan est un serpent, en référence au verset : ll sera, Dan, un serpent sur le chemin, un aspic dans le sentier : il pique le pied du cheval, et le cavalier tombe renversé... Genèse 49 ; 17
L'emblème de la tribu de Nephtali est représenté par une biche qui court à travers le désert, en référence au verset : Nephtali est une biche qui s'élance ; il apporte de bonnes nouvelles. Genèse 49:21
L'emblème de la tribu de Gad est représenté par un campement militaire et un drapeau d'Israël arborant l'étoile de David, en référence au verset : Gad sera assailli par des ennemis, mais il les assaillera à son tour. Genèse 49:19
L'emblème de la tribu d'Acher est symbolisé par une coupe débordante de fruits, en référence au verset : Pour Acher, sa production sera abondante ; c'est lui qui pourvoiera aux rejouissances des rois. Genèse 49 ; 20
L'emblème de la tribu d'Éphraïm, une grappe de raisin, symbolise la richesse et la fertilité, évoquant l'abondance de la terre. Cette représentation s'inspire du verset : Au second, il donna le nom d'Éphraïm : Car Dieu m'a fait fructifier dans le pays de ma misère. Genèse 41:52 qui illustre la prospérité divine même en temps d'épreuve.
L'emblème de la tribu de Manassé, figurant deux palmiers dattiers dans un décor désertique, évoque la ville de Beit-Shéan, attribuée à cette tribu. Cette ville est célèbre pour ses vastes plantations de palmiers dattiers et sa production abondante de dattes, rendues possibles par un climat désertique chaud.
L'emblème de la tribu de Benjamin est le loup, qui symbolise les compétences guerrières de cette tribu. Cela fait référence au verset : Benjamin est un loup rapace ; le matin, il dévore sa proie, et le soir, il partage le butin. Genèse 49 ; 27
La Terre d'Israël est symbolisée par trois lieux saints sur cette affiche, dont deux se trouvent à Jérusalem et un près de la ville de Bethléem.
Dans le médaillon, une ville entourée de murailles est représentée, avec des habitations aux toits voûtés. Cette vue est inspirée de photographies de Jérusalem prises à la fin du 19e siècle. L'inscription la ville sainte de Sion apparaît à deux reprises. Sion, l'un des sept noms de Jérusalem, est le deuxième terme utilisé dans la Bible pour désigner Jérusalem.
Le tombeau de Rachel abrite la sépulture de la matriarche Rachel. Au fil des siècles, le monument a subi de nombreuses transformations, comme en témoignent les récits de voyageurs. Son apparence sur l'affiche est inspirée des photographies de la fin du 19e siècle. Le tombeau de Rachel est l'un des symboles les plus emblématiques de la Terre d'Israël, figurant sur des œuvres d'art juives, des timbres et des livres sacrés.
L'inscription se traduit par : Tombeau de Rachel, notre matriarche, Que son mérite nous protège, amen.
Dans un médaillon est représenté le mur occidental - כותל המערבי. Des femmes prient près du mur occidental sans qu'il semble y avoir de séparation entre les hommes et les femmes. Elles sont vêtues de longues robes et ont la tête et les épaules recouvertes d'un châle. Ces représentations sont inspirées de photographies de cartes postales de l'époque.
Au centre de l'affiche, un panier en osier déborde de fruits et de fleurs d'Israël. Cette corbeille représente l'abondance de la terre d'Israël, en référence au verset : Quand tu seras arrivé dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, te donne en héritage, quand tu en auras pris possession et y seras établi, tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre, récoltés par toi dans le pays que l'Éternel, ton Dieu, t'aura donné, et tu les mettras dans une corbeille... Deutéronome 26:1
L'affiche dévoile en bas le futur port de Tel Aviv qui se profile face à l'ancienne ville de Jaffa. Créée en 1909 pour alléger la surpopulation de Jaffa, la nouvelle ville de Tel Aviv projette rapidement l'aménagement d'un port essentiel à son expansion.
L'illustration s'enrichit de scènes rurales montrant des agriculteurs au travail.
Un aspect prophétique vient compléter cette composition : la révélation d'un ange à un vieillard, lui exposant la vision de la renaissance de l'État.
L'ange montre au Juif de la diaspora le rêve sioniste en train de se réaliser : le Juif redevient un homme cultivant sa terre, un navire transporte des immigrants vers Israël, et Tel Aviv se construit.
En pleine mer, un navire transporte des immigrants vers la Terre d'Israël. Incapable d'accoster en raison de la construction du port, les passagers sont transférés dans une petite embarcation qui peut ensuite les déposer sur la côte.
Jaffa est une ville portuaire mentionnée dans le Livre des Chroniques II comme point de réception pour les navires apportant du bois du Liban et de Sidon destiné à la construction du Premier Temple. Il y a environ 120 ans, ses murailles historiques ont été démantelées afin de faciliter son agrandissement. Juifs et Arabes ont alors construit des maisons en dehors des murs. Pendant la Première Guerre mondiale en 1914, Jaffa comptait environ 45 000 habitants, dont environ 13 000 Juifs. En 1921, des violences arabes ont poussé de nombreux Juifs à partir, s'installant à Tel Aviv, la jeune ville voisine. À la fin de 1948, Jaffa a accueilli des milliers de nouveaux immigrants. En 1950, face à une surpopulation croissante, les deux villes ont fusionné pour former Tel Aviv-Jaffa.
Les illustrations de cette affiche sont accompagnées de nombreuses bénédictions pour la nouvelle année.
Cette affiche, destinée à être envoyée aux communautés anglophones de la diaspora, a été dessinée et imprimée à Jérusalem. Son titre en hébreu, Bra'ha mi-Tsion, qui signifie Une bénédiction de Sion, annonce le contenu de l'affiche.
De chaque côté du panier on peut lire : Tous les vœux envoyés depuis le nombril du monde pour une année de richesse et de bonheur, de bénédiction et de succès. Que le mérite de Jérusalem vous atteigne et renouvelle vos forces pour la reconstruction de Sion.
Sur la bande claire située sous le panier en osier figure un verset présent dans la prière de la Amida, également connue sous le nom de prière des dix-huit bénédictions : Et que nos yeux voient ton retour à Sion avec miséricorde. Ce verset appartient aux trois dernières bénédictions de la Amida, plus précisément à celle concernant le culte du Temple.
Les versets du bas de l'affiche sont tirés du livre du prophète Amos Je ramènerai les captifs de mon peuple Israël : ils restaureront leurs villes détruites et s'y établiront, planteront des vignes et en boiront le vin, cultiveront des jardins et en mangeront les fruits. Je les replanterai dans leur sol, et ils ne seront plus déracinés de ce sol que je leur ai donné ... Amos 9 ; 14-15
A Happy New Year - Une bonne année. L'utilisation de l'anglais sur ces affiches indique qu'elles ciblaient également un public américain, mettant en évidence leur portée au-delà de l'Atlantique.