De ‘Hanoukka Ă  Pourim

L’Art en fĂȘte de ‘Hanoukka Ă  Pourim Ecrit par MichĂšle Fingher et Florence Soulam IllustrĂ© par Tamar Hochstadter Le temps est passĂ© si vite depuis les fĂȘtes de Tichri ! Les pages du calendrier annoncent dĂ©jĂ  ‘Hanoukka, puis viendra un autre nouvel an, celui des arbres, Tou bi-Chevat, et au galop Pourim. Tourne les pages du temps et admire les exploits des MaccabĂ©es et de Judith. N’oublie pas de planter un arbre Ă  Tou bi-Chevat et regarde comment les artistes ont dĂ©peint MordekhaĂŻ sur le cheval du roi. Pour te donner une idĂ©e de la façon dont on fĂȘtait et fĂȘtons encore ‘Hanoukka, Tou bi-Chevat et Pourim, Betsalel, Oholiab et AbigaĂ«l se sont rendus dans des communautĂ©s du monde entier. Pour toi, ils sont partis Ă  la recherche de ‘Hanoukkiot conservĂ©es dans des musĂ©es. Ils ont visionnĂ© des films anciens, assistĂ© Ă  la premiĂšre de piĂšces de thĂ©Ăątre, et bien entendu ont Ă©coutĂ© la MĂ©guila, dĂ©guisĂ©s en fleur ou en girafe ! Ne perds pas un instant et rejoins-les ! Ils t’ont prĂ©parĂ© un merveilleux Voyage
 de Betsalel. Nous remercions pour leur soutien Ă  la publication de cet ouvrage : Ezra Venture La Fondation du JudaĂŻsme Français La Fondation Sitcowsky – sous l’égide de la FJF L’Institut Alain de Rothschild * Nous exprimons notre reconnaissance Ă  la famille Gross, au MusĂ©e d’art et d’histoire du JudaĂŻsme et au MusĂ©e de Tel-Aviv, qui nous ont autorisĂ©s Ă  utiliser les photographies de leurs fonds. * Nous remercions pour leur contribution, remarques et conseils, Shalom Tsabar, Yehouda Moraly, Elisheva Revel, Laurence Sigal, DĂ©borah Elalouf, Gilles Elalouf, Laurent Edel, Nathalie Serfaty, Nelly Hansson, Isabelle Cohen, Jean-Jacques Wahl, Chantal Mettoudi, Richard Sitbon, Corinne Kalifa, Edith Sidi, Amandine Saffar, Joyce Krief. * © Editions ADCJ – Le Voyage de Betsalel, 2012 et 2013 ISBN : 978-965-91970-0-2 Auteures : MichĂšle Fingher et Florence Soulam Illustration : Tamar Hochstadter Tous droits de traduction, reproduction ou reprĂ©sentation intĂ©grale ou partielle sont rĂ©servĂ©s pour tous les pays. Editions ADCJ, rue HallĂ© 56, Paris 75014, France. contact@adcj.org www.adcj.org L’Art en fĂȘte de ‘Hanoukka Ă  Pourim Ecrit par MichĂšle Fingher et Florence Soulam IllustrĂ© par Tamar Hochstadter Sommaire L’Art en fĂȘte 6 De ‘Hanoukka Ă  Pourim 7 ‘Hanoukka 10 Mattathias 12 Juda et Judith 14 La MĂ©norah Ă  travers les Ăąges 16 ‘Hanoukkiot en terre glaise et en pierre 18 ‘Hanoukkiot en bois et en mĂ©tal 20 ‘Hanoukkiot en argent 22 De la ‘Hanoukkia Ă  la MĂ©norah 23 ‘Hanoukka en famille ! 24 Sevivon Sov Sov Sov ! 26 Judith au thĂ©Ăątre 28 Abraham Goldfaden 30 Tou bi-Chevat 34 Des arbres en bronze 35 Plantons un arbre pour Tou bi-Chevat 36 Pourim 40 La reine Esther 42 L’histoire d’Esther Ă  Doura Europos 44 La MĂ©guilat Esther 46 Une MĂ©guila enluminĂ©e 48 Un dĂ©cor gravĂ© 50 MochĂ© Pescarol : un scribe enlumineur 52 La pendaison des fils d’Aman 54 La fille d’Aman 56 Affiches de Pourim 58 Michloa’h Manot 60 Des crĂ©celles 62 Une soirĂ©e de Pourim Ă  Tel-Aviv 64 Adloyada Ă  Tel-Aviv 66 Quiz 68 RĂ©ponses 72 Dico 76 CrĂ©dits photographiques 83 L’Art en fĂȘte L’Art en fĂȘte comprend quatre livres. Le premier livre prĂ©sente les cinq fĂȘtes du mois de Tichri : Roch ha-Chana, le Nouvel An, Kippour, le jour du Grand Pardon, Souccot, la fĂȘte des Cabanes, Hochana Rabba, le 7e jour de Souccot, Sim’hat Torah, la fĂȘte de la Torah. Le second livre Ă©voque les fĂȘtes de ‘Hanoukka, Tou bi-Chevat et Pourim : ‘Hanoukka, le 25 Kislev, fĂȘte la rĂ©sistance spirituelle du judaĂŻsme, Tou bi-Chevat, le 15 Chevat, est Ă©voquĂ© dans la Michna comme le nouvel an des arbres, Pourim, le 14 et 15 Adar, rappelle comment les Juifs du royaume d’AssuĂ©rus ont Ă©chappĂ© Ă  un massacre. Le troisiĂšme livre regroupe les six fĂȘtes du printemps et de l’étĂ© : Pessa’h, la PĂąque juive, tombe le 15 Nissan, Yom ha-Choah et Yom ha-Zikaron, les jours du souvenir et Yom ha-Atsmaout, le jour de l’indĂ©pendance de l’Etat d’IsraĂ«l, Lag ba-Omer, le 33e jour de l’Omer se rattache Ă  Rabbi Akiva, Chavouot, la fĂȘte du don de la Torah sur le mont SinaĂŻ, Ticha be-Av, le 9e jour du mois d’Av, pour se souvenir de la destruction du Temple, Tou be-Av, le 15e jour du mois d’Av oĂč Ă  l’époque du second Temple les jeunes gens choisissaient leur fiancĂ©es. Le quatriĂšme livre aborde Chabbat et Roch ‘Hodech. 6 De ‘Hanoukka Ă  Pourim AprĂšs les fĂȘtes du mois de Tichri, abordons celles des mois d’hiver : ‘Hanoukka ou la fĂȘte des LumiĂšres, Ă  la fin du mois de Kislev, ÖČŚ—Ś ïŹ” ÖžïŹ»Ś”; ÖŽïŹ» Ö°ŚĄ Ö”ŚœŚ• Tou bi-Chevat ou la fĂȘte du rĂ©veil de la nature, le 15 du mois de Chevat, ÖžŚ‘Ś˜ Ö°ïŹȘ Ö°ïŹȘ ÖžŚ‘Ś˜; ÖŽïŹ± ïŹ””Ś˜ Pourim ou la fĂȘte des sorts, Ă  la moitiĂ© du mois d’Adar. ‘Hanoukka et Pourim sont deux fĂȘtes qui commĂ©morent un moment de l’histoire oĂč le peuple juif a failli disparaĂźtre. ïŹ”ï­„ ÖŽŚšŚ™Ś; ÖČŚ ÖžŚ“Śš A ‘Hanoukka, on cĂ©lĂšbre la victoire du peuple de JudĂ©e contre Antioche Epiphane qui veut imposer le culte des dieux grecs. Antioche Epiphane pille le Temple de JĂ©rusalem, y place une statue de Zeus et dĂ©truit les rouleaux de la Torah. Ceux qui observent le Chabbat et les fĂȘtes ou pratiquent la circoncision risquent dĂ©sormais la mort. Ö·ïŹȘ ÖžïŹ±ŚȘ Ö°Ś™Ś”ïŹ” ÖžŚ“Ś” וֹתּ ÖžŚšŚ”; A Pourim, on se rappelle le moment oĂč les Juifs de l’ancien royaume de Perse ont Ă©tĂ© sauvĂ©s. Sans Esther, venue plaider la cause de son peuple devant le roi AssuĂ©rus (A’hacheveroch) au pĂ©ril de sa vie, Aman, le conseiller du roi, aurait rĂ©ussi Ă  faire tuer tous les Juifs du royaume. Entre ces deux fĂȘtes, Tou bi-Chevat traduit le lien du peuple d’IsraĂ«l Ă  sa terre. ÖžŚ” ÖžŚžŚŸ Ö¶Ś Ö°ŚĄ ֔תּŚš ÖČŚ Ö·Ś— Ö°ïŹȘÖ”Ś•Śš;ïŹȘוֹ 7 ‘Hanoukka Ś—Ś Ś•Ś›Ś” ‘Hanoukka La fĂȘte de ‘Hanoukka dure huit jours. Elle dĂ©bute le 25 du mois de Kislev et commĂ©more la victoire des Ö·Ś— Ö°ïŹȘŚžï­‹Ö·Ś  ÖŽŚŚ™Ś Ö¶ŚšŚ„ ÖŽŚ™ Ö°ïŹ« ÖžŚš Ö”ŚŚœ Ö¶Ś AsmonĂ©ens sur les Grecs en Erets IsraĂ«l de 167 Ă  165 AEC. Elle est appelĂ©e la « fĂȘte de la DĂ©dicace » ou la « fĂȘte des LumiĂšres ». ‘Hanoukka est la plus populaire des fĂȘtes juives. Elle cĂ©lĂšbre trois Ă©vĂšnements historiques : le miracle de l’huile, la victoire des AsmonĂ©ens, la restauration de la royautĂ© en Erets IsraĂ«l. Us et coutumes De nos jours, l’usage est d’allumer une lumiĂšre le premier soir de ‘Hanoukka, deux lumiĂšres le second et ce ainsi de suite jusqu’au huitiĂšme soir. 10 Livre des coutumes, Hollande, 1724 L’Ecole de ChamaĂŻ et l’Ecole d’Hillel ont dĂ©veloppĂ© deux façons d’allumer les Ö·ïŹȘ Ö·ïŹŸŚŚ™; Ö”ïŹ±Ś™ŚȘ bougies de ‘Hanoukka. L’Ecole de ChamaĂŻ allume huit flammes dĂšs le premier soir et supprime une lumiĂšre chaque soir, pour terminer la fĂȘte par une seule lumiĂšre. L’Ecole d’Hillel commence par une seule lumiĂšre le premier soir pour arriver Ă  huit lumiĂšres le huitiĂšme soir de ‘Hanoukka. La synagogue A la synagogue, on allume les bougies entre la priĂšre de Min’ha et la priĂšre d’Arvit en prĂ©sence de dix hommes. Le vendredi, l’allumage a lieu avant la priĂšre de Min’ha. La maison Le Choul’han Aroukh insiste sur l’obligation d’allumer les lumiĂšres de ‘Hanoukka. Dans chaque famille, hommes et jeunes garçons allument les lumiĂšres de leur ‘Hanoukkia aprĂšs la priĂšre d’Arvit. S’ils sont absents, c’est la femme qui procĂšde Ă  l’allumage. Les membres de la famille s’abstiennent de s’affairer tant que les flammes brĂ»lent. Puisque la fĂȘte a un rapport avec l’huile, la coutume est de manger des mets frits Ă  l’huile. Ö”ïŹ±Ś™ŚȘ ÖŽŚ” Ö”ïŹŒŚœ ÖŽŚžŚ Ö° ÖžŚ—Ś” Ö·Śą Ö°Śš ÖŽŚ‘Ś™ŚȘ ïŹ”ïŹȘ Ö°Śœ ÖžŚ—ŚŸ ÖžŚąŚšïŹ” Ö°Śš ÖČŚ—Ś Ö» ÖŽïŹ»ÖžïŹčŚ” 11 Mattathias Mattathias, Lion Antolkolski, Erets IsraĂ«l, 1894 L ion Antokolski reprĂ©sente Mattathias sous les traits d’un personnage barbu vĂȘtu d’une longue robe blanche. Cinq personnages sont au devant de la scĂšne. Ce sont sans doute les fils de Matthatias : Jean, Simon, Juda, ElĂ©azar et Jonathan. 12 Mattathias, prĂȘtre de la maison d’Asmon, mĂšne une lutte acharnĂ©e contre Antioche Epiphane qui veut imposer le culte des dieux grecs aux habitants de la JudĂ©e. En 1900, Boris Schatz prĂ©sente une sculpture de Mattathias Ă  l’Exposition universelle de Paris. Il s’intĂ©resse beaucoup Ă  ce personnage et le reprĂ©sente ĂągĂ©, en train d’haranguer les foules, debout sur le corps d’un soldat grec. CoiffĂ© d’une toque et vĂȘtu d’une longue cape nouĂ©e, il brandit de sa main droite une Ă©pĂ©e et dĂ©signe le chemin Ă  suivre de sa main gauche. Mattathias a inspirĂ© de nombreux artistes. Ils l’ont le plus souvent reprĂ©sentĂ© sous les traits d’un vieil homme menant la rĂ©volte contre les oppresseurs. Le bras levĂ©, on l’imagine ici s’adresser au peuple : Que celui qui a du zĂšle pour la Torah et maintient l’Alliance me suive ! (Premier livre des MaccabĂ©es, 2, 27) Que traduit en sculpture ou en peinture le geste du doigt pointĂ© ? Mattathias, Boris Schatz, Erets IsraĂ«l, 1895 Juda et Judith Le manuscrit de Rothschild est un manuscrit sur parchemin de 948 pages dĂ©corĂ© en 816 miniatures. RĂ©alisĂ© dans la rĂ©gion de Ferrare, en Italie, il rĂ©unit des textes bibliques, rituels et littĂ©raires. C’est MoĂŻse ben Yekoutiel ha-Cohen qui l’a commanditĂ© en 1479. Cette enluminure provient du livre de Josippon, qui relate l’histoire des Juifs depuis les temps bibliques jusqu’à la destruction du Second Temple. Ś™Ö°Ś”ïŹ” ÖžŚ“Ś” Ö·Ś” Ö·Śž Ö·ïŹ» ÖŽïŹ±Ś™ Ö°ŚžŚ ï­‹ ÖžŚšŚ” L’inscription hĂ©braĂŻque ŚžŚ›Ś‘Ś™ – MaccabĂ©e dĂ©signe le soldat Juda MaccabĂ©e reprĂ©sentĂ© de plein pied et revĂȘtu d’une cotte de mailles. Son bouclier est frappĂ© de l’image du lion symbole de la tribu de Juda. L’histoire de Juda est rapportĂ©e dans le premier livre des MaccabĂ©es. Il y est Ă©crit que Juda a instaurĂ© la fĂȘte de ‘Hanoukka trois ans aprĂšs avoir reconquis le Temple. Ainsi, la MĂ©norah fut rallumĂ©e le 25 Kislev de l’an 165 AEC. Manuscrit de Rothschild, Italie, 1470 L’histoire de Judith a Ă©tĂ© trĂšs populaire dans les milieux juifs. La tradition la date de l’époque des MaccabĂ©es. Sur le cĂŽtĂ© droit de la page, Judith vient de trancher la tĂȘte du gĂ©nĂ©ral Holopherne envoyĂ© par Nabuchodonosor pour dĂ©truire la ville juive de BĂ©thulie. Devant une tente majestueuse, elle tient d’une main une Ă©pĂ©e et de l’autre la tĂȘte d’Holopherne. Elle est vĂȘtue d’une longue robe rouge plissĂ©e Ă  partir de la taille. Elle est coiffĂ©e d’un voile blanc qui lui entoure le cou. A quelle Ă©poque les femmes se coiffaient-elles comme la Judith qui figure sur cette enluminure ? 15 La MĂ©norah Ă  travers les Ăąges Pourquoi la MĂ©norah est-elle devenue le symbole national et religieux d’Erets IsraĂ«l ? PiĂšce en bronze, IsraĂ«l, 40-37 AEC La dynastie asmonĂ©enne s’achĂšve avec le rĂšgne de Mattathias Antigone en 37 AEC. Mattathias Antigone est le premier dirigeant Ă  faire figurer un motif juif sur les piĂšces de monnaie. La MĂ©norah du Temple devient symbole national et religieux. Elle remplace la corne d’abondance, la fleur de lys et les couronnes de fleurs symboles de la GrĂšce. 16 Au moyen Ăąge, Ă  Cervera, en Espagne, Joseph ha-Tsarfati Ă©crit et enlumine une Bible. Il reprĂ©sente le chandelier dont a rĂȘvĂ© le prophĂšte Zacharie en revenant de l’exil de Babylone en 537 AEC. C’est un chandelier en or. Des branches d’olivier alimentent trois fioles qui, Ă  leur tour, nourrissent le chandelier. Lors du premier Chabbat de ‘Hanoukka, on lit la Haftara concernant les huit visions de Zacharie. Ö·Ś” Ö°Ś€ ÖžŚ˜ ÖžŚšŚ” Bible de Cervera, Espagne, 1300 Au 19e siĂšcle, les marchands ambulants vendent aux pĂ©lerins venus visiter Erets IsraĂ«l pour les fĂȘtes, des feuilles volantes. Celle-ci, imprimĂ©e chez Isaac Nahum Levi, Ă  JĂ©rusalem, comprend des bĂ©nĂ©dictions en rapport avec ‘Hanoukka. On y voit la reprĂ©sentation du Temple, divers lieux saints d’Erets IsraĂ«l et la MĂ©norah allumĂ©e. Identifie les sept lieux entourant le Temple ! 17 PriĂšre pour ‘Hanoukka, Erets IsraĂ«l, 1900 ‘Hanoukkiot en terre glaise et en pierre La ‘Hanoukkia est un objet trĂšs populaire que l’on trouve dans chaque foyer. Elle revĂȘt diffĂ©rentes formes et peut ĂȘtre fabriquĂ©e en divers matĂ©riaux : en terre cuite, en cĂ©ramique, en bois, en pierre, en mĂ©tal et mĂȘme en verre. Sa spĂ©cificitĂ© est que les flammes soient sĂ©parĂ©es les unes des autres pour ne pas donner l’impression d’une seule lumiĂšre. L’historien Juif Flavius JosĂšphe raconte l’histoire des MaccabĂ©es. Il est le premier Ă  nommer ‘Hanoukka la FĂȘte de la LumiĂšre, lumiĂšre d’espoir pour le peuple. Les premiĂšres lampes en terre glaise n’ont pas de style particulier. Elles s’inspirent des luminaires en usage Ă  cette Ă©poque. PlacĂ©es devant les maisons, elles rĂ©pondent Ă  leur fonction : faire connaĂźtre le miracle de ‘Hanoukka. Lampe Ă  huile, Erets IsraĂ«l, 160 AEC 18 Les lampes de ‘Hanoukka en pierre retrouvĂ©es au Maroc et dans le sud de la France (en Avignon) se ressemblent. On allume les mĂšches Ă  l’intĂ©rieur de chaque arche. Sur cette ‘Hanoukkia on peut lire le nom de son propriĂ©taire gravĂ© dans la partie supĂ©rieure de la lampe : Yossef Cohen. Au YĂ©men les lampes en pierre ont une forme diffĂ©rente. Elles sont rondes, en albĂątre, une pierre claire qui devient translucide lorsque la mĂšche est allumĂ©e. Lampe Ă  huile, Maroc, 1800 Lampes Ă  huile, YĂ©men, 20e siĂšcle A quoi te fait penser la partie supĂ©rieure de cette ‘Hanoukkia ? 19 ÖžŚžÖ”Ś’ŚŸ ÖžïŹłŚ•ÖŽŚ“ ïŹȘïŹŸÖž ïŹȘÖ· Ś Ö°Ś—ï­‹ Ö¶ïŹȘŚȘ ‘Hanoukkiot en bois et en mĂ©tal Cette ‘Hanoukkia en forme de Maguen David est en bois et provient de la rĂ©gion d’Alibag, dans le sud de l’Inde. Ce modĂšle existe Ă©galement en mĂ©tal. Les huit godets en verre sont placĂ©s devant le dosseret en forme de Maguen David. C’est Ă  partir de la flamme du neuviĂšme godet, le Chamach, situĂ© dans la partie supĂ©rieure de la ‘Hanoukkia, que sont allumĂ©es les autres flammes. Les lampes mĂ©talliques apparaissent vers le 13e siĂšcle. Rav MordekhaĂŻ ben Hillel est le premier Ă  expliquer l’utilisation du cuivre dans la fabrication de la MĂ©norah. Les lettres du mot cuivre, Ne-‘Ho-SheT en hĂ©breu, Ö°Ś—Ś Ö» ÖžïŹ»Ś” Ö”Ś Śš sont les initiales de : Ner Ö¶ïŹȘ Ö¶ŚžŚŸ ŚȘ Ö°Ś“ ÖŽŚœŚ™Ś§ 20 Quelle huile utilise t-on pour allumer les lumiĂšres de ‘Hanoukka ? ‘Hanoukkia, Inde, 20e siĂšcle ‘Hanoukka Shemen Tadlik qui signifie : Tu allumeras la ‘Hanoukkia avec de l’huile. InfluencĂ© par les dĂ©cors classiques de la renaissance italienne, l’artiste a dĂ©corĂ© le dosseret de cette ‘Hanoukkia d’un mascaron entourĂ© de part et d’autre d’un animal fantastique. A l’origine, cette ‘Hanoukkia Ă©tait dorĂ©e Ă  la feuille. Le dosseret de cette ‘Hanoukkia, de Bagdad, est en ‘Hanoukkia, Italie, 1700 forme d’arche. Il est dĂ©corĂ© de motifs de lunes, d’étoiles et de mains, motifs utilisĂ©s par les communautĂ©s juives et musulmanes. Huit anneaux prĂȘts Ă  recevoir les godets en verre remplis d’huile sont soudĂ©s Ă  la base du dosseret. On repeignait cette ‘Hanoukkia en dorĂ© chaque veille de fĂȘte. ‘Hanoukkia, Irak, 1900 Cette ‘Hanoukkia en verre et en mĂ©tal est typique des ‘Hanoukkiot fabriquĂ©es par des artisans de l’üle de Djerba. Son dosseret triangulaire est en verre moulĂ©. 21 ‘Hanoukkia, Tunisie, 1925 ‘Hanoukkiot en argent Vers le 16e siĂšcle, on commence Ă  crĂ©er des ‘Hanoukkiot diffĂ©rentes. On peut, au choix, les poser sur un meuble ou les accrocher au mur. Cette ‘Hanoukkia, rĂ©alisĂ©e par Ludwig Nast a sur En quelle matiĂšre sont les mĂšches qui servent Ă  l’allumage de la ‘Hanoukkia ? son dosseret une MĂ©norah entourĂ©e de deux griffons, crĂ©atures chimĂ©riques moitiĂ© aigles dans la partie supĂ©rieure et moitiĂ© lions dans la partie infĂ©rieure. L’orfĂšvre a placĂ© une couronne au-dessus de la MĂ©norah. Huit godets sont soudĂ©s Ă  la base du dosseret. ‘Hanoukkia, Pologne, 1845 A la fin du 19e siĂšcle, l’Autriche est le centre de l’orfĂšvrerie en Europe centrale. Sur cette ‘Hanoukkia apparaissent deux tĂȘtes de lion de chaque cĂŽtĂ© d’une couronne. 22 ‘Hanoukkia, BohĂšme, 1875 A Vienne le paon qui fait la roue est un motif Ă  la mode. Il se rĂ©pand dans les communautĂ©s voisines comme sur cette ‘Hanoukkia fabriquĂ©e Ă  Prague par l’orfĂšvre Franz Stephan. ‘Hanoukkia, Autriche, 1890 ַתּ Ö°ŚœŚžïŹ”Ś“ De la ‘Hanoukkia Ă  la MĂ©norah Le Talmud autorise la fabrication de chandeliers Ă  cinq, six ou huit branches pour ‘Hanoukka mais interdit l’utilisation de chandeliers Ă  sept branches, symbole de la MĂ©norah du Temple. Au moyen Ăąge, il n’était pas encore question de fabriquer des ‘Hanoukkiot en forme de chandelier. Ce chandelier de ‘Hanoukka en argent a la forme de la MĂ©norah avec un pied central, un modĂšle qui Ă©tait Ă  la mode en Europe Ă  partir de 1750. L’orfĂšvre qui l’a crĂ©Ă©, Heinrich Kommerell, Ă©tait un des rares orfĂšvres Ă  travailler dans la ville de TĂŒbingen, en Allemagne. Chandelier, Allemagne, 1825 23 ‘Hanoukka en famille ! Un Maguen David Ă  fond bleu est dessinĂ© sur le coffre oĂč est posĂ©e la ‘Hanoukkia. A l’intĂ©rieur du Maguen David, s’inscrit la lettre Ś©. A ton avis pourquoi ? ‘Hanoukka, Arthur Szyk, Etats-Unis, 1948 A l’intĂ©rieur d’une petite piĂšce aux murs bleus, les membres de la famille et les voisins sont rĂ©unis pour assister Ă  l’allumage des lumiĂšres de ‘Hanoukka. Arthur Szyk imagine l’ambiance de la fĂȘte dans un Schtetl en Pologne. Le plus grand des enfants a allumĂ© la derniĂšre bougie et tient encore le Chamach Ă  la main. Les regards de chacun sont dirigĂ©s vers une personne que nous ne voyons pas et Ă  laquelle le grand-pĂšre au premier plan rĂ©pond. Sur la table, on aperçoit un chandelier allumĂ© en l’honneur de la fĂȘte. Sur la table, un chandelier est allumĂ© en l’honneur de la fĂȘte. 24 Le peintre Moritz Oppenheim dĂ©crit l’intĂ©rieur classique et rangĂ© d’une famille juive allemande Ă©mancipĂ©e du 19e siĂšcle. Dans la premiĂšre piĂšce, deux hommes jouent aux Ă©checs tout en fumant la pipe. Un jeu de cartes est posĂ© sur la table. Par terre, des enfants font tourner une toupie. PrĂšs de la fenĂȘtre, un autre enfant allume une ‘Hanoukkia sous la surveillance d’un adulte. Il tient un livre de priĂšres Ă  la main. Plusieurs ‘Hanoukkiot sont posĂ©es sur le rebord de la fenĂȘtre. Les rideaux ont Ă©tĂ© relevĂ©s. Certaines ‘Hanoukkiot sont dĂ©jĂ  allumĂ©es, d’autres pas encore. Quelques marches mĂšnent Ă  une autre piĂšce oĂč un groupe d’hommes assis conversent. Sur quoi les toupies tournent-elles ? Allumage des bougies de ‘Hanoukka, Moritz Oppenheim, Allemagne, 1880 25 ÖŽŚ‘Ś™Ś‘ï­‹ŚŸ Ö°ŚĄ ÖŽŚ‘Ś™Ś‘ï­‹ŚŸ Ö°ŚĄ ŚĄÖ覑 ŚĄÖ覑 ŚĄÖ覑 Ö”Ś ŚĄ ÖžïŹČŚ“ï­‹Śœ Sevivon sov sov sov ! A ‘Hanoukka les enfants jouent Ă  la toupie. En hĂ©breu moderne la toupie est appelĂ©e « Sevivon » . Sov signifiant « tourne ». Les enfants s’amusent Ă  faire tourner leur toupie sur l’air de « Sevivon, sov sov sov » (Toupie tourne, tourne, tourne !). On faisait dĂ©jĂ  tourner des toupies Ă  ‘Hanoukka Ă  l’époque du Second Temple. Bien plus tard, dans les communautĂ©s d’Europe, certains rabbins jouaient Ă  la toupie durant les huit soirs de ‘Hanoukka. En Diaspora, les lettres hĂ©braĂŻques « Noun », « Guimel », « HĂ© » et « Chin » sont inscrites sur les quatre faces de la toupie. Ce sont les premiĂšres initiales de la phrase : « Nes Gadol Haya Cham » (un grand miracle s’est produit lĂ -bas). ÖžïŹȘŚ ÖžŚ”ÖžŚ™Ś” En IsraĂ«l, la derniĂšre lettre est changĂ©e en « Pe ». Ce qui donne : Ö”Ś ŚĄ ÖžïŹČŚ“ï­‹Śœ ÖžŚ”ÖžŚ™Ś” פּÖ覔 « Nes Gadol Haya Po » (un grand miracle s’est produit ici). Le jeu consiste Ă  savoir sur quelle lettre la toupie va tomber. Il existe des toupies de toutes sortes, en bois, en mĂ©tal, en cĂ©ramique et en plastique. 26 Cette toupie, dessinĂ©e par Olga Hatskevich, est une miniature dont la technique rappelle celle de l’Ecole de Palekh en Russie. L’artiste a peint, Ă  la demande du commanditaire de l’objet, des Ă©pisodes de la vie de Jacob et d’EsaĂŒ. Les scĂšnes sont peintes sur un fond noir et recouvertes de sept Ă  huit couches de laque. Ö·Ś™ÖČŚąŚ§Ö覑 Ö”Śą ÖžïŹ«Ś• Toupie, IsraĂ«l, 2000 Toupie de ‘Hanoukka, IsraĂ«l, 2001 27 Judith au thĂ©Ăątre En 1922, Henry Bernstein demande Ă  LĂ©on Bakst de crĂ©er les costumes de sa nouvelle piĂšce de thĂ©Ăątre : Judith. Lev SamoĂŻlovitch Rosenberg, dit LĂ©on Bakst, est nĂ© Ă  Grodno, en BiĂ©lorussie, en 1866. Il change son nom aprĂšs sa premiĂšre exposition de peinture et devient cĂ©lĂšbre pour ses costumes de scĂšne. LĂ©on Bakst est un spĂ©cialiste des piĂšces de thĂ©Ăątre biblique. GrĂące Ă  une juxtaposition originale de couleurs, il fait revivre le faste lĂ©gendaire des cours royales. Le style de LĂ©on Bakst dans les costumes et les dĂ©cors qu’il crĂ©e respecte scrupuleusement les sources historiques. L’utilisation des ors, des pierreries, des Ă©toffes aux couleurs vives provoque un choc chez les spectateurs. Pour la piĂšce de Judith, Henry Bernstein commande Ă  Bakst des costumes simples et stricts pour Judith et sa servante Ada. En revanche, il demande que les costumes d’Holopherne et des gĂ©nĂ©raux de Nabuchodonosor soient somptueux. 28 Costumes pour la piĂšce Judith, Paris, 1922 29 Abraham Goldfaden Ö°ïŹ« ÖžïŹ» ÖžŚœŚ” Ö·Ś” Abraham Goldfaden est nĂ© en Ukraine en 1840. Il est Ă©levĂ© dans une famille imprĂ©gnĂ©e par la Haskala et reçoit des cours privĂ©s d’allemand et de russe. AprĂšs avoir frĂ©quentĂ© une Ă©cole rabbinique, il devient tour Ă  tour enseignant, journaliste, poĂšte, et pense mĂȘme entreprendre des Ă©tudes de mĂ©decine. Mais, Ă  36 ans, il dĂ©bute sa carriĂšre d’auteur et de directeur de troupe de thĂ©Ăątre. Commence alors pour lui une vie errante oĂč il se dĂ©placera de ville en ville en Russie pour monter des piĂšces de thĂ©Ăątre essentiellement Ă©crites en yiddish. En Russie, le thĂ©Ăątre yiddish est florissant. Mais l’annĂ©e 1881 est marquĂ©e par des pogroms. Goldfaden se met Ă  utiliser le thĂ©Ăątre pour appeler Ă  des changements. Ses tragĂ©dies, basĂ©es sur des thĂšmes bibliques : Judith et Holopherne, Judas MaccabĂ©e, ont pour sujet la rĂ©volte. En 1883, les autoritĂ©s russes interdisent le thĂ©Ăątre yiddish. Goldfaden quitte la Russie. Ses piĂšces sont jouĂ©es dans le monde entier. Pourtant, il vit dans la misĂšre. A New-York en 1906, il Ă©crit David en guerre, la premiĂšre piĂšce en hĂ©breu Ă  ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e en AmĂ©rique. 30 Abraham Goldfaden, Angleterre, 1890 31 Tou bi-Chevat Ś˜”Ś• Ś‘Ś©Ś‘Ś˜ Tou bi-Chevat Tou bi-Chevat, le 15 du mois de Chevat, traduit le lien du peuple d’IsraĂ«l Ă  sa terre. ïŹ»Öč Ö”Ś”ŚŸ Les habitants d’Erets IsraĂ«l dĂ©terminaient Ă  Tou bi-Chevat le montant de la dĂźme Ă  verser sur les arbres fruitiers. Les bourgeons fleurissent en Erets IsraĂ«l vers le 15 du mois de Chevat. C’est donc Ă  cette date prĂ©cise, Ă  partir de la quantitĂ© de bourgeons, qu’on dĂ©cide de calculer la dĂźme Ă  donner aux Cohen et aux pauvres. Livre des coutumes, Hollande, 1707 ÖžŚ€ Ö·Śš ÖŽïŹłŚ™Ś Ö”ŚąŚ„ ÖžŚ” ÖžŚ“Śš Ö°ŚĄ ְפּ ÖŽŚšŚ™ La fĂȘte de Tou bi-Chevat disparaĂźt aprĂšs la destruction du Second Temple mais au 15e siĂšcle, Ă  Safed, Isaac Louria rĂ©introduit la coutume de manger des fruits d’Erets IsraĂ«l Ă  Tou bi-Chevat. Au 17e siĂšcle, les communautĂ©s sĂ©farades publient un recueil de priĂšres intitulĂ© « Pri Ets Hadar » (les fruits de l’arbre de la splendeur). A qui Ă©tait destinĂ©e la dĂźme sur les arbres fruitiers ? 34 Des arbres en bronze Arbres, Lev Stern, 1995 Lev Stern, architecte de mĂ©tier, sculpte les arbres de JĂ©rusalem. Ces arbres en bronze de 10 Ă  20 cm de hauteur sont soudĂ©s Ă  des bases mĂ©talliques carrĂ©es. Est-ce que les lois de la dĂźme sur les fruits des arbres s’appliquent en dehors d’Erets IsraĂ«l ? A l’époque de la Michna, l’Ecole d’Hillel observe que, vers le 15 du mois de Chevat, les pluies commencent Ă  diminuer d’intensitĂ©, la sĂšve des arbres reprend son ascension et les bourgeons se forment. ÖŽŚž Ö°ïŹȘÖžŚ Ś” 35 Plantons un arbre pour Tou bi-Chevat En 1908, on dĂ©cide que tous les enfants des Ă©coles d’Erets IsraĂ«l planteront un arbre le 15 du mois de Chevat. Ö¶Ś Ö¶ŚšŚ„ Ö°ïŹ± ÖŽŚ‘Ś™Ś‘ ïŹŻ Vingt ans plus tard, Joseph GlĂ€ser tourne un film, Aviv be Erets IsraĂ«l, Printemps Ö°ïŹ« ÖžŚš Ö”ŚŚœ ÖŽŚ™ en Erets IsraĂ«l, financĂ© par le Fonds national Juif, le KKL. NĂ© Ă  Vienne en Autriche, en 1890, Joseph GlĂ€ser change son nom en Joseph Gal-Ezer en arrivant en Erets IsraĂ«l. Ami du peintre et sculpteur Boris Schatz, il monte, sur les conseils de ce dernier, une sociĂ©tĂ© de production de films Ă  sujets bibliques. Dans ses premiers films, il montre comment les nouveaux immigrants travaillent la terre. Il insiste sur l’effort de reconstruction, le travail agricole et les valeurs socialistes qui guidaient les dirigeants de l’époque. En 1884, les habitants du village de Yessod ha-Maala en GalilĂ©e dĂ©cident de replanter les espĂšces qui poussaient autrefois en IsraĂ«l. Quelles espĂšces ont-ils replantĂ© d’aprĂšs toi ? 36 Aviv be Erets IsraĂ«l, Erets IsraĂ«l, 1928 37 Pourim Ś€Ś•ŚšŚ™Ś Pourim Pourim est appelĂ© la FĂȘte des sorts, car c’est par tirage au sort qu’Aman s’apprĂȘtait Ă  fixer la date du massacre des Juifs : …car Aman, fils de Hamedata, l’Agaghite, persĂ©cuteur de tous les Juifs, avait formĂ© le dessein d’anĂ©antir les Juifs et consultĂ© le Pour, c’est-Ă -dire le sort, Ă  l’effet de les perdre et de les dĂ©truire… (Esther 9, 25) ַתּÖČŚąŚ ÖŽŚ™ŚȘ Ö°ŚĄ ֔תּŚš Ö¶Ś On cĂ©lĂšbre Pourim pendant trois jours : le 13 Adar : jeĂ»ne d’Esther Taanit Esther, le 14 Adar : Pourim, le 15 Adar : Pourim est cĂ©lĂ©brĂ© dans les villes entourĂ©es de remparts, comme JĂ©rusalem. Livre des coutumes, Allemagne, 1692 Ö°ŚžŚ’ÖŽ ÖžïŹŒŚ” 40 Us et coutumes Pendant la lecture de la MĂ©guila, chaque fois qu’est prononcĂ© le nom d’Aman, les fidĂšles tapent du pied ou encore font tourner des crĂ©celles, pour effacer son souvenir. La synagogue Avant de lire la MĂ©guila, chacun donne le Ma’hatsit ha-chekel, un demi-chekel, destinĂ© aux pauvres. Cette somme est un rappel de l’impĂŽt versĂ© Ă  partir du 1erAdar pour la maintenance du Temple. Ö·Ś” Ö¶ïŹŹ Ö¶Ś§Śœ Ö·Śž ÖČŚ— ÖŽŚŠŚ™ŚȘ La MĂ©guila est lue deux fois : le premier soir de Pourim aprĂšs la priĂšre d’Arvit et le matin de Pourim. Hommes, femmes et enfants ont l’obligation d’Ă©couter la lecture de la MĂ©guila. L’officiant prononce trois bĂ©nĂ©dictions Ă  l’intention de l’assistance qui rĂ©pond Amen : al mikra mĂ©guila (sur la lecture de la MĂ©guila) Ö°ŚžŚ’ÖŽ ÖžïŹŒŚ” Ö°Ś§ ÖžŚšŚ ÖŽŚž Ö·ŚąŚœ che assa nissim (qui a fait des miracles) che He’heyanou (qui nous a fait vivre) A la synagogue, l’histoire d’Esther est lue sur un rouleau de parchemin. La maison A la maison c’est par un grand festin, le 14 ou le 15 Adar, pendant lequel on doit s’enivrer au point de confondre Aman et MordekhaĂŻ que la fĂȘte prend fin. Durant la fĂȘte, chaque famille donne Ă  ses voisins, Ă  ses amis et aux pauvres de la nourriture car il est Ă©crit : …des jours de festin et de rĂ©jouissances et une occasion d’envoyer des prĂ©sents l’un Ă  l’autre et des dons aux pauvres… (Esther 9, 22) Ö¶ïŹȘ ÖžŚą ÖžïŹ«Ś” Ś ÖŽ ֎סּŚ™Ś Ö¶ïŹȘ Ö¶Ś” Ö±Ś—ÖžŚ™Ś ïŹ” ÖžŚž Ö°ŚšÖłïŹł Ö·Ś›Ś™ 41 La reine Esther La MĂ©guilat Esther se prĂ©sente sous la forme d’un parchemin enroulĂ© autour d’un pivot. Elle relate la tentative de massacre fomentĂ©e par Aman et dĂ©jouĂ©e par la reine Esther. Cet Ă©pisode s’est passĂ© en Perse Ă  l’époque du roi AssuĂ©rus (A’hachveroch). On pense qu’il s’agit du roi XerxĂšs. Sur cette feuille volante, l’artiste a dessinĂ© deux moments importants de l’histoire d’Esther : en haut de la feuille, la demande d’audience d’Esther devant le roi symbolisĂ© par le sceptre royal, au bas de la feuille, MordekhaĂŻ promenĂ© par Aman sur le cheval du roi. C’est Yaacov Sofer qui a rĂ©alisĂ© les dessins et l’encadrement de la feuille en micrographie Ă  TibĂ©riade, en Erets IsraĂ«l. La micrographie est l’écriture d’un texte en lettres hĂ©braĂŻques minuscules formant parfois un dessin. Les scribes des communautĂ©s orientales sont les premiers Ă  l’utiliser Ă  partir du 9e siĂšcle. 42 Le moyen Ăąge est l’ñge d’or de la micrographie. Sur les marges ou Ă  la fin des Bibles, les scribes Ă©crivaient en micrographie les rĂšgles d’écriture de l’hĂ©breu biblique : la prĂ©paration du parchemin, la forme des lettres, l’espace entre les lettres et les mots. Ces indications sont connues sous le nom de massorĂštes. Esther, Erets IsraĂ«l, 1887 Que risquait Esther en se prĂ©sentant devant le roi sans avoir demandĂ© audience ? L’histoire d’Esther Ă  Doura-Europos La premiĂšre mise en image de l’histoire d’Esther date de l’an 245 et provient de la synagogue de Doura Europos en Syrie. Elle illustre le verset : Aman prit donc le vĂȘtement et le cheval, il habilla MardochĂ©e et le promena Ă  cheval par la grande place de la ville, en s’écriant devant lui : voilĂ  ce qui se fait pour l’homme que le roi veut honorer ! (Esther 6, 11) Le dessin de la fresque se lit de droite Ă  gauche et est composĂ© de quatre parties : ŚŸïŹȘÖž ïŹ”ïŹȘ Ă  droite, le roi et Esther sont assis sur le trĂŽne royal. Les escaliers du trĂŽne sont dĂ©corĂ©s d’aigles et de lions. un messager remet un pli au roi. Il s’agirait du dĂ©cret permettant aux Juifs de se dĂ©fendre. quatre hommes vĂȘtus de toges romaines accueillent MordekhaĂŻ en le saluant de la main. Aman promĂšne MordekhaĂŻ dans les rues de Suse. 44 La dĂ©couverte des peintures de la synagogue de Doura Europos en 1932 a incitĂ© les chercheurs Ă  admettre l’existence d’un art juif. Quel roi avait un trĂŽne dont les escaliers Ă©taient dĂ©corĂ©s d’aigles et de lions ? Fresque de la synagogue de Doura Europos, Syrie, 245 45 La MĂ©guilat Esther L’écriture de la MĂ©guilat Esther rĂ©pond Ă  des rĂšgles prĂ©cises. Si, lors de la copie, le scribe oublie une lettre ou un mot, la MĂ©guila est inutilisable, car pas conforme au texte. Les scribes recopient leur texte de maniĂšre Ă  avoir constamment le mĂȘme nombre de lignes du dĂ©but jusqu’à la fin du rouleau. MĂ©guilat Esther, BohĂšme, 1750 MĂ©guilat Esther, Tunisie, 1920 L’étui en argent de cette MĂ©guilat Esther a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© Ă  Brno, en RĂ©publique TchĂšque. Il est gravĂ© de scĂ©nettes, de motifs gĂ©omĂ©triques et floraux. Au sommet de l’étui se tient un petit personnage debout, un bras Ă  la taille, le second tendu comme s’il tenait un objet. 46 Cette MĂ©guilat Esther provient de Djerba. Le parchemin est fixĂ© sur un axe en mĂ©tal. L’étui de la MĂ©guila est en bois. Dans certaines communautĂ©s aisĂ©es, comme celles d’Izmir en Turquie, des particuliers se faisaient fabriquer des Ă©tuis de MĂ©guila en or. Cet Ă©tui, en or 22 carats, exĂ©cutĂ© pour David Ben Isaac LĂ©on, a Ă©tĂ© travaillĂ© en filigrane. Dans la partie haute trois couronnes se chevauchent. Une perle dĂ©core le sommet de l’étui. MĂ©guilat Esther, Turquie, 1873 Combien de versets y a-t-il dans une MĂ©guilat Esther et par quelle lettre commence et finit ce rĂ©cit ? 47 Une MĂ©guila enluminĂ©e Aucune rĂšgle n’interdit de dĂ©corer une MĂ©guilat Esther lorsqu’elle est destinĂ©e Ă  un particulier. Au fil du temps, les dĂ©cors floraux et gĂ©omĂ©triques qui se trouvent dans l’artisanat local occupent l’espace libre laissĂ© par le scribe. Il est rare de voir la reprĂ©sentation d’un personnage sur une MĂ©guilat Esther rĂ©alisĂ©e dans une communautĂ© de terre d’Islam. Cette MĂ©guila dessinĂ©e Ă  Essaouira est plutĂŽt grande pour une MĂ©guila enluminĂ©e au Maroc. Ses motifs gĂ©omĂ©triques et vĂ©gĂ©taux se retrouvent dans l’artisanat marocain. L’arabesque, le losange, le cercle, le triangle, le rectangle sont des motifs courants des tapis et des tatouages du Maroc. 48 MĂ©guilat Esther, Maroc, 1775 49 Un dĂ©cor gravĂ© En Europe, les scribes-enlumineurs dessinent, gravent ou peignent des personnages sur leur MĂ©guila, et ce, depuis la fin du 16e siĂšcle. Le support de cette MĂ©guila est en parchemin. Le dĂ©cor a d’abord Ă©tĂ© gravĂ© puis imprimĂ© en de nombreux exemplaires. Dix-huit colonnes blanches ont Ă©tĂ© laissĂ©es au scribe pour qu’il y appose son texte. Produites Ă  Amsterdam, ces MĂ©guilot ont Ă©tĂ© vendues un peu partout en Europe. Sur la premiĂšre page, en haut, le roi et la reine, assis sur un trĂŽne, sont encadrĂ©s par leur cour : les hommes d’un cĂŽtĂ©, les femmes de l’autre. Ö°Ś’ ÖžŚȘŚŸ; Ö¶ŚȘ Ö¶ŚšïŹȘ ÖŽïŹ± Au centre de la page, entre le dessin de la pendaison des fils d’Aman et celui de la pendaison des deux chambellans du roi, Bigtan et Terech, le scribe a Ă©crit les bĂ©nĂ©dictions de la MĂ©guila. Le bas de la feuille est occupĂ© par trois scĂ©nettes : Ă  droite, MordekhaĂŻ, aux portes de la ville, avertit Esther du danger. au centre, MordekhaĂŻ est promenĂ© par Aman dans la ville de Suse. Ă  gauche, Esther et MordekhaĂŻ rĂ©digent un courrier aux communautĂ©s juives pour leur annoncer le renversement de la situation. 50 51 MĂ©guilat Esther, Hollande, 1700 MochĂ© Pescarol : un scribe enlumineur MochĂ© ben Abraham Pescarol compte parmi les rares scribes-enlumineurs qui ont signĂ© et datĂ© leurs Ɠuvres. Il a vĂ©cu et travaillĂ© en Italie Ă  Ferrare en 1618, aprĂšs le dĂ©part des ducs d’Este. Trois de ses MĂ©guilot nous sont parvenues. InspirĂ© par son Ă©poque, Pescarol a vĂȘtu les soldats du roi AssuĂ©rus (A’hachveroch) Ă  la mode de son temps. Tous les personnages portent la moustache. Au-dessus de la tĂȘte des soldats, les panoplies tĂ©moignent de leur grade. L’histoire d’Esther indique que le roi avait offert un festin aux officiers de son armĂ©e : … il donna, dans la troisiĂšme annĂ©e de son rĂšgne, un festin Ă  l’ensemble de ses grands et de ses serviteurs, Ă  l’armĂ©e de Perse et de MĂ©die, aux satrapes et aux gouverneurs des provinces [rĂ©unis] en sa prĂ©sence… (Esther 1, 3) Quel lien peut-on Ă©tablir entre la main du roi posĂ©e sur l’épaule du premier personnage et le chien qui saute sur la jambe du personnage au visage de profil ? MĂ©guilat Esther, Italie, 1620 D’aprĂšs toi, pourquoi ne voit-on pas de fenĂȘtres aux murs de la synagogue ? MĂ©guilat Esther, Italie, 1620 Cette maniĂšre d’illustrer le verset n’appartient qu’à Pescarol : Va rassembler tous les Juifs prĂ©sents Ă  Suse, et jeĂ»nez Ă  mon intention; ne mangez ni ne buvez pendant trois jours- ni jour ni nuit- moi aussi avec mes suivantes, je jeĂ»nerai de la mĂȘme façon. Et puis je me prĂ©senterai au roi, et si je dois pĂ©rir, je pĂ©rirai ! (Esther 4, 16) Nous voyons ici l’intĂ©rieur d’une synagogue Ă  Ferrare avec les nombreuses lampes Ă  huile accrochĂ©es au plafond. L’officiant est devant l’Aron. Seuls les trois hommes assis au premier plan sont recouverts de leur Talith. Les coiffes des hommes diffĂšrent. Certains portent un bĂ©ret aplati, d’autres un bĂ©ret Ă  rebord. ÖČŚŚšï­‹ŚŸ Ö·Ś˜ ÖŽïŹŒŚ™ŚȘ 53 La pendaison des fils d’Aman Le roi ordonna de procĂ©der de la sorte : un Ă©dit fut publiĂ© Ă  Suse, et on pendit les dix fils d’Aman. (Esther 9, 14) Sur chaque MĂ©guila, un feuillet entier est laissĂ© au scribe pour Ă©crire les noms des dix fils d’Aman. Selon les lois d’écriture l’espace central doit rester vide. Mais cette rĂšgle a rarement Ă©tĂ© respectĂ©e sur les MĂ©guilot Ă©crites pour des particuliers. MĂ©guilat Esther, Allemagne, 1700 La potence est dessinĂ©e chaque fois de maniĂšre diffĂ©rente. Sur cette MĂ©guila, dont le texte est inscrit dans un espace arrondi et entourĂ© d’un dĂ©cor fantastique, onze personnes sont pendues Ă  la mĂȘme potence. Il s’agit d’Aman et de ses dix fils. Leurs corps sont comme agitĂ©s par le vent. 54 Cette MĂ©guilat Esther a Ă©tĂ© Ă©crite et enluminĂ©e par AriĂ© Loeb ben Daniel de Goray. Originaire de Galicie, il Ă©migre Ă  Venise en Italie vers 1740 oĂč il enlumine une quinzaine de MĂ©guilot. En reprenant des motifs de Galicie et d’Italie et en utilisant la couleur sĂ©pia, AriĂ© Loeb ben Daniel de Goray dĂ©veloppe un style personnel. La pendaison des fils d’Aman est dessinĂ©e dans un mĂ©daillon en bas de page. Le lion est trĂšs utilisĂ© parmi les motifs dĂ©coratifs. De quelle tribu est-il le symbole ? 55 MĂ©guilat Esther, Italie, 1745 La fille d’Aman Le texte est Ă©crit dans un cadre octogonal. C’est sans doute pour laisser de la place au dĂ©cor. Les costumes, les coiffures des personnages et l’architecture nous renvoient aux environs de 1700 et l’écriture sĂ©farade indique la communautĂ© d’Hambourg. Ö°Ś“ ÖžŚšïŹȘ ÖŽŚž La fille d’Aman n’apparaĂźt pas dans l’histoire d’Esther. Le Midrach nous raconte qu’elle se pencha Ă  la fenĂȘtre et versa le contenu d’un pot de chambre sur celui qui tenait la bride du cheval. Lorsqu’elle s’aperçut de son erreur et qu’elle comprit que c’est sur la tĂȘte de son pĂšre qu’elle avait dĂ©versĂ© les eaux sales, elle se jeta par la fenĂȘtre et se tua. Cette scĂšne se retrouve sur de nombreuses MĂ©guilot. Sur la MĂ©guila d’Hambourg on peut voir de haut en bas quatre moments de l’histoire d’Esther : la communautĂ© de Suse se venge de ses ennemis, la fille d’Aman dĂ©verse le contenu d’un pot de chambre sur la tĂȘte de son pĂšre, la fĂȘte dans la ville de Suse, le roi et la reine, une fois le calme revenu. 56 Pourquoi les personnages ne sont-ils pas habillĂ©s Ă  la mode perse ? MĂ©guilat Esther, Hambourg, 1700 57 Affiches de Pourim Abraham Leib Monsohn ouvre le premier atelier de lithographie Ă  JĂ©rusalem en 1892. Il imprime cette affiche trois ans aprĂšs son installation. Pour sa rĂ©alisation, Monsohn s’est servi Ă  la fois de dessins originaux et d’illustrations sur Pourim qui existaient dĂ©jĂ . On peut y voir : l’audience d’Esther, MordekhaĂŻ sur le cheval du roi, la pendaison d’Aman. 58 Affiche, Erets IsraĂ«l, 1895 Le dessin de cette affiche a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par MochĂ© chah Mizra’hi, l’un des premiers artistes Ă  essayer de vivre de son art au dĂ©but du 20e siĂšcle Ă  JĂ©rusalem. En habillant ses personnages de l’uniforme portĂ© par les soldats turcs de son Ă©poque, il donne un style personnel Ă  ses compositions. Cette affiche a Ă©tĂ© publiĂ©e chez Monsohn. Quels sont les Ă©pisodes les plus marquants de l’histoire d’Esther que tu retrouves sur cette affiche ? Affiche, Erets IsraĂ«l, 1902 59 Michloa’h Manot A Pourim, aussi bien en IsraĂ«l qu’en diaspora, les familles s’échangent des mets, comme il est Ă©crit : … une occasion d’envoyer des prĂ©sents l’un Ă  l’autre et des dons aux pauvres. (Esther 9, 22) Dans certaines communautĂ©s, on disposait les mets sur des assiettes ou dans des boĂźtes en bois. Sur le fond de cette assiette en faĂŻence, l’artiste a reproduit Aman et MordekhaĂŻ. Celui-ci a tous les attributs royaux : le cheval du roi, le manteau rouge et le sceptre. Seules les rues de Suse ont pris l’allure d’un paysage verdoyant. Autour de la scĂšne centrale est Ă©crit : FaĂŻence, France, 18e siĂšcle VoilĂ  ce qui se fait pour l’homme que le roi veut honorer ! (Esther 6, 9). Sur le bord de l’assiette on peut lire le verset 9, 22. 60 Feuille volante, Hongrie, 1900 On joignait une feuille imprimĂ©e pour accompagner les mets qu’on Ă©changeait Ă  l’occasion de Pourim. Celle-ci provient de Hongrie dans le village de Miskolc. Joindre En haut de l’affiche, de chaque cĂŽtĂ© d’une Ă©toile de David, l’artiste a dessinĂ© deux barils de vin pour rappeler qu’à Pourim, il faut s’enivrer jusqu’à ne une feuille imprimĂ©e au Michloa’h Manot ne se pratique plus de nos jours. On peut voir sur cette feuille deux poissons Ă  droite et Ă  gauche d’une table. Ce sont les symboles du signe astrologique correspondant au mois d’Adar. plus diffĂ©rencier Aman de MordekhaĂŻ. En bas, est Ă©crit le chant le plus populaire de Pourim : Chochanat Yaacov qui se lit dans les communautĂ©s achkĂ©nazes Ă  la fin de la lecture de la MĂ©guilat Esther. ÖžŚžŚ ï­‹ŚȘ ÖŽŚž Ö°ïŹȘŚœï­‹ Ö·Ś— וֹïŹȘ Ö·Ś©Ö·ï­€ŚȘ Ö·Ś™ÖČŚąŚ§Ö覑 Ö°ïŹȘ Ö°ïŹ»Ö·Ś Ś– ïŹź 61 Des crĂ©celles Lors de la lecture de la MĂ©guilat Esther, ont fait tourner sa crĂ©celle Ă  chaque fois que l’officiant prononce le nom d’Aman. Śï­‹ Ö·ŚšŚ— Ö·Ś—ïŹčÖŽŚ™Ś Ce sont les rabbins achkĂ©nazes qui ont instaurĂ© la coutume de faire du bruit lorsque le nom d’Aman est prononcĂ©. Cette coutume figure dans le Ora’h ‘HaĂŻm. Pourquoi Aman et Amalec sont-ils liĂ©s ? CrĂ©celles, Etats-Unis, 20e siĂšcle CrĂ©celle, IsraĂ«l, 20e siĂšcle 62 Cette coutume d’effacer tout souvenir d’Aman trouve sa source dans le verset du DeutĂ©ronome concernant Amalec : CrĂ©celle, Europe, 20e siĂšcle ÖČŚą ÖžŚž Ö”ŚœŚ§ Souviens-toi de ce que t’a fait Amalec, lors de votre voyage, au sortir de l’Egypte; comme il t’a surpris chemin faisant, et s’est jetĂ© sur tous tes traĂźnards par derriĂšre. Tu Ă©tais alors fatiguĂ©, Ă  bout de forces, et lui ne craignait pas Dieu. Aussi, lorsque l’Eternel, ton Dieu, t’aura dĂ©barrassĂ© de tous tes ennemis d’alentour, dans le pays qu’il te donne en hĂ©ritage pour le possĂ©der, tu effaceras la mĂ©moire d’Amalec de dessous le ciel : ne l’oublie point. (DeutĂ©ronome 25, 17-19) 63 Une soirĂ©e de Pourim Ă  Tel-Aviv Ce billet d’entrĂ©e, pour une soirĂ©e de Pourim Ă  Tel-Aviv, dĂ©crit avec beaucoup d’ironie un monde oĂč tout est idĂ©al. Hitler distribue des autorisations d’émigrer en Erets IsraĂ«l, tandis que dans la voiture, transformĂ©e pour l’occasion en landau, un jeune homme sioniste entoure de ses mains protectrices un Juif du ghetto et un Arabe. Le landau sur lequel est inscrit le mot « prospĂ©ritĂ© » en anglais Ă©crase un crocodile qui porte le mot « dĂ©pression ». Au loin, une pancarte proclame que les Juifs sont invitĂ©s Ă  immigrer en Erets IsraĂ«l. La soirĂ©e est organisĂ©e par l’Union des nouveaux immigrants originaires d’Autriche. L’artiste qui a signĂ© du nom de May prend le contre-pied des Ă©vĂ©nements politiques de l’époque : Hitler a interdit aux Juifs allemands et autrichiens de quitter leurs pays et les portes d’Erets IsraĂ«l ont Ă©tĂ© fermĂ©es. La situation Ă©conomique est dĂ©sastreuse. Les relations sont tendues entre les immigrants adeptes du socialisme, les Arabes et les riches capitalistes. 64 Billet d’entrĂ©e d’une soirĂ©e de Pourim, Tel-Aviv, 1939 Quels moyens l’artiste utilise-t-il pour montrer sa sympathie envers le jeune travailleur ? 65 « Adloyada » Ă  Tel-Aviv Le premier dĂ©filĂ© de Pourim, appelĂ© Ă  l’époque carnaval, s’est dĂ©roulĂ© Ă  Tel-Aviv en 1912. Selon les tĂ©moignages, beaucoup de monde y ont assistĂ©. Des poupĂ©es gĂ©antes ont Ă©tĂ© confectionnĂ©es et des centaines d’enfants Ă©taient dĂ©guisĂ©s pour l’occasion. Ö·Śą Ö°Ś“ŚœÖ茐֞Ś™ Ö·Ś“Śą En 1932, l’écrivain Berkovitch proposa de nommer le dĂ©filĂ© Adloyada, en se rĂ©fĂ©rant Ă  une explication rabbinique oĂč il est conseillĂ© de boire Ă  Pourim jusqu’à ne plus distinguer entre BĂ©ni soit MordekhaĂŻ et Maudit soit Aman. Le mot Adloyada est alors entrĂ© dans le langage courant. Ce programme du dĂ©filĂ© qui date de 1955 porte le sceau de la ville de Tel-Aviv Jaffa. Il montre MordekhaĂŻ sur un cheval tirĂ© par Aman. L’artiste a choisi de placer ses deux personnages sur un fond jaune. La position penchĂ©e d’Aman, son visage gris contrastent avec la position droite de MordekhaĂŻ. 66 67 Programme des festivitĂ©s de Pourim, Tel-Aviv, 1955 Quiz 1. Texte p. 10 Pourquoi nomme t-on aussi ‘Hanoukka la fĂȘte de la DĂ©dicace ? a. car Mattathias avait dĂ©dicacĂ© de son vivant tous les livres des MaccabĂ©es. b. car la cĂ©lĂšbre chanson de Maoz Tsour chantĂ©e Ă  l’occasion de ‘Hanoukka est dĂ©dicacĂ©e pour Mattathias et ses fils. c. car le Temple qui avait Ă©tĂ© profanĂ© par Antioche Epiphane avait Ă©tĂ© Ă  nouveau mis en usage par les MaccabĂ©es et dĂ©dicacĂ©. d. car dĂ©dicace est le surnom de Juda MaccabĂ©e. 2. Texte p. 11 De nos jours, on ajoute chaque soir de ‘Hanoukka une lumiĂšre supplĂ©mentaire pour arriver Ă  un total de 8 bougies au dernier soir. Suivons-nous l’Ecole de ChamaĂŻ ou celle d’Hillel ? a. l’Ecole de ChamaĂŻ. b. l’Ecole d’Hillel. c. ni l’une, ni l’autre. d. les deux. 3. Texte p. 15 Quelle hĂ©roĂŻne des temps bibliques est liĂ©e Ă  la fĂȘte de ‘Hanoukka ? a. Esther. b. Judith. c. Myriam. d. DĂ©borah. 4. Texte p. 16-18 Quelle est la diffĂ©rence entre une MĂ©norah et une ‘Hanoukkia ? a. l’une est en terre cuite, l’autre en pierre. b. l’une est le symbole de l’Etat d’IsraĂ«l, l’autre du Consistoire de France. c. l’une est utilisĂ©e le soir de Chabbat, l’autre seulement Ă  ‘Hanoukka. 68 d. l’une a sept branches, l’autre huit branches plus une pour le Chamach. 5. Texte p. 17 Sur l’enluminure de Joseph Ha-Tsarfati, la MĂ©norah est entourĂ©e de deux oliviers. A quoi font-ils rĂ©fĂ©rence ? a. Ă  IsraĂ«l, pays oĂč l’on trouve beaucoup d’oliviers. b. Ă  l’un des sept fruits d’Erets IsraĂ«l. c. Ă  la prophĂ©tie de Zacharie. d. au symbole de la ville natale de Joseph Ha-Tsarfati. 6. Texte p. 24 Dans le tableau d’Arthur Szyk, quel plat typique de ‘Hanoukka est servi Ă  table ? a. du poisson panĂ©. b. des gĂąteaux secs. c. du blanc de poulet. d. des beignets frits. 7. Texte p. 25 Quel jeu cĂ©lĂšbre, pratiquĂ© particuliĂšrement pendant les soirĂ©es de ‘Hanoukka, se retrouve sur la peinture de Moritz Oppenheim ? a. un jeu de dĂ©s. b. un jeu de toupie. c. un jeu d’échecs. d. un jeu de l’oie. 8. Texte p. 34 Tou Bi-Chevat est l’un des quatre « Nouvel An » juifs. Pour qui est-ce une nouvelle annĂ©e ? a. pour tous les hommes. b. pour les enfants. c. pour les arbres. d. pour les impĂŽts. 69 Quiz 9. Texte p. 34 Depuis quand a-t-on recommencĂ© l’usage de consommer des fruits d’IsraĂ«l Ă  Tou Bi-Chevat ? a. au 15e siĂšcle avec R. Isaac Louria de Safed. b. aux premiers siĂšcles sous l’influence de l’Ecole d’Hillel. c. au 20e siĂšcle avec la crĂ©ation du Fonds national juif, le KKL. d. au 17e siĂšcle avec la sortie du livre « Pri Ets Hadar ». 10. Texte p. 36 Quelle organisation juive favorise la plantation d’arbres sur la Terre d’IsraĂ«l ? a. l’Alliance israĂ©lite universelle, AIU. b. le Fonds national juif, KKL. c. l’Organisation mondiale sioniste, OMS. d. le Fonds social juif unifiĂ©, FSJU. 11. Texte p. 44-45 A Doura Europos, les habits des personnages rappellent
 a. l’époque Ă©gyptienne. b. l’époque grecque. c. l’époque romaine. d. l’époque du roi Louis XIV. 12. Texte p. 46 Quelle est la responsabilitĂ© du scribe dans l’écriture de la MĂ©guila ? a. Ă©crire Ă  l’encre bleue. b. Ă©crire en faisant des pleins et des dĂ©liĂ©s. c. Ă©crire avec un stylo Ă  quatre couleurs. d. Ă©crire sans oublier un mot. 70 13. Texte p. 54 Qui sont les pendus que l’on retrouve dans certaines illustrations de la MĂ©guilat Esther ? a. les brigands de la ville de Suse. b. les Juifs de Babylone. c. Aman et ses dix fils. d. Amalec. 14. Texte p. 58-59 Dans les illustrations de la fĂȘte de Pourim, qui reprĂ©sente-t-on chevauchant un cheval ? a. AssuĂ©rus. b. Antioche Epiphane. c. Aman. d. MordekhaĂŻ. 15. Texte p. 60 Pourquoi trouve-t-on des assiettes, des boĂźtes en carton ou en bois dĂ©corĂ©s aux motifs liĂ©s Ă  la fĂȘte de Pourim ? a. pour faire le Michloa’h Manot. b. pour organiser un dĂ©mĂ©nagement le jour de Pourim. c. pour offrir Ă  de jeunes mariĂ©s. d. pour dĂ©corer sa maison. 16. Texte p. 62 A quoi servent les crĂ©celles ? a. Ă  faire des beignets pour ‘Hanoukka. b. Ă  faire du bruit lorsque le nom d’Aman est prononcĂ©. c. Ă  faire du bruit lorsque l’on apporte le Michloa’h Manot. d. Ă  faire de la musique pendant le festin de Pourim. 71 RĂ©ponses Page 13 Une image est composĂ©e de personnages ou d’objets, un peu comme une phrase est composĂ©e de mots. En Europe au moyen Ăąge, la peinture et la sculpture informaient les personnes qui ne savaient pas lire. Divers gestes permettaient de traduire des faits ou des idĂ©es. Le doigt pointĂ© signifiait : donner un enseignement, affirmer, refuser ou, comme avec cette sculpture de Boris Schatz : montrer le chemin. Page 15 Au 12e siĂšcle les femmes mariĂ©es se couvraient la tĂȘte et le cou d’une Ă©charpe ou d’un voile fin. Sous le voile les cheveux Ă©taient Ă©pars ou nattĂ©s. Page 16 La MĂ©norah est le plus vieux symbole juif. Elle a Ă©tĂ© utilisĂ©e sur les piĂšces, les murs et les sols des synagogues, de l’antiquitĂ© Ă  nos jours. Le 11 Chevat 72 5709, soit le 10 fĂ©vrier 1949, l’Etat d’IsraĂ«l opte pour la MĂ©norah comme symbole d’IsraĂ«l. Page 17 La vignette centrale reprĂ©sente l’emplacement du Temple. Elle est entourĂ©e de sept autres vignettes dĂ©crivant le Mur occidental, la maison royale de David, la tour de David, le tombeau de Rachel, le tombeau d’Absalon, la ville de Safed, TibĂ©riade. Page 19 Au couronnement triangulaire en haut d’un Ă©difice, appelĂ© fronton en architecture. Page 20 Toutes les huiles sont autorisĂ©es mais on utilise en gĂ©nĂ©ral de l’huile d’olive en souvenir de l’huile contenue dans la fiole retrouvĂ©e au Temple. Page 22 Toutes les mĂšches ainsi que les bougies en cire sont autorisĂ©es. L’usage des mĂšches en coton reste le plus courant. Page 24 Ś© est l’initiale du nom de l’artiste. Szyk s’écrit en hĂ©breu : Ś©Ś™Ś§. Page 25 Les toupies tournent dans les alvĂ©oles d’un support en bois. Page 34 Les habitants d’Erets IsraĂ«l devaient prĂ©lever la dĂźme des arbres fruitiers pour les pauvres ainsi que pour les Cohen et les Levi qui travaillaient au Temple. Page 35 Non, et c’est pour cela que la fĂȘte a disparu aprĂšs la destruction du Second Temple, car le prĂ©lĂšvement de la dĂźme Ă©tait destinĂ© en particulier pour les prĂȘtres qui travaillaient au Temple. Page 36 Des grenadiers et des cĂ©dratiers. Page 43 La peine de mort. Page 45 Le roi Salomon. Un Midrach raconte qu’AssuĂ©rus utilisait le trĂŽne volĂ© au roi Salomon. Page 47 Toutes les MĂ©guilot ont 167 versets. Elles commencent et se terminent par la mĂȘme lettre : le Vav. 73 RĂ©ponses Page 52 En art chrĂ©tien, le chien symbolise la fidĂ©litĂ©. MochĂ© ben Abraham Pescarol veut montrer que l’armĂ©e est fidĂšle au roi AssuĂ©rus. C’est pourquoi il dessine, Ă  gauche, le roi posant la main sur un de ses officiers en signe de confiance, et, Ă  droite, un chien sautant sur la jambe de l’officier. Page 53 Au dĂ©but du 17e siĂšcle, les fenĂȘtres des habitations Ă©taient construites en hauteur tout prĂšs du plafond. Page 55 La tribu de Juda. Page 57 Les personnages ne sont pas habillĂ©s Ă  la mode perse parce que l’enlumineur a dessinĂ© les costumes qu’il avait l’habitude de voir dans sa communautĂ© d’accueil. Page 59 Le couronnement de la reine Esther, le triomphe de MordekhaĂŻ, les messagers, la pendaison d’Aman et de ses dix fils. Page 62 Amalec est un chef de tribu qui attaqua les enfants d’IsraĂ«l lors de la sortie d’Egypte, alors qu’ils Ă©taient sans dĂ©fense. Or Aman est un descendant d’Agag, roi d’Amalec. Il reprĂ©sente donc l’ennemi type de tous les Juifs. Page 65 Le jeune travailleur placĂ© entre le Juif du ghetto et l’Arabe les entoure d’une large main protectrice. Il est moins caricaturĂ© que ses deux compagnons. 74 Dico A Abraham Goldfaden : (1840-1908) auteur dramatique du 19e siĂšcle considĂ©rĂ© comme le pĂšre du thĂ©Ăątre yiddish. AchkĂ©naze : terme dĂ©signant depuis le moyen Ăąge la culture des Juifs vivant en Europe. Adar : le mois d’Adar coĂŻncide avec fĂ©vrier-mars. AEC : abrĂ©viation de avant l’ùre commune. A’hachveroch : AssuĂ©rus roi de Perse, identifiĂ© Ă  XerxĂšs Ier. Amalec : petit-fils d’EsaĂŒ dont il est dit qu’il est l’ancĂȘtre d’Aman. Aman : premier ministre du roi AssuĂ©rus. Antioche Epiphane : (215-164) roi sĂ©leucide. AriĂ© Loeb ben Daniel de Goray : originaire de Galicie, il s’établit en Italie au 18e siĂšcle. Aron : arche sainte. Arthur Szyk : (1894-1951) nĂ© en Pologne, Arthur Szyk est un artiste graphique et un caricaturiste. Arvit : office du soir. Asmon : l’origine du nom n’est pas claire. On suppose que c’est le prĂ©nom du pĂšre ou du grand-pĂšre de Mattathias, ou bien le nom donnĂ© Ă  toute une famille. Cela peut aussi ĂȘtre le nom du village d’Asmon situĂ© en JudĂ©e du Sud. AsmonĂ©en : descendant d’Asmon, famille sacerdotale qui dirigea la rĂ©sistance aux SĂ©leucides. Av : le mois d’Av coĂŻncide avec juillet-aoĂ»t. B Berkovitch : (1885-1967) Ă©crivain originaire de BiĂ©lorussie, il s’installe aux Etats-Unis oĂč il Ă©crit en hĂ©breu et en yiddish. BĂ©thulie : ville situĂ©e en JudĂ©e. Bigtan : eunuque de l’empereur AssuĂ©rus. Boris Schatz : (1867-1932) il fonde en 1906 une Ă©cole d’art qui deviendra, Betsalel, l’Ecole des beaux arts de JĂ©rusalem. C Chabbat : samedi. SeptiĂšme et dernier jour de la semaine. Ce jour-lĂ , les Juifs s’abstiennent de travailler. Chamach : neuviĂšme godet dont la flamme sert Ă  allumer les huit autres bougies de la ‘Hanoukkia. 75 Dico ChamaĂŻ : (50 AEC – 30AC) ChamaĂŻ, appelĂ© le Av Beit Din fut prĂ©sident du sanhĂ©drin. ChamaĂŻ : ChamaĂŻ fut prĂ©sident du sanhĂ©drin. Il Ă©tait appelĂ© le « Av Beit Din ». Chavouot : semaines. C’est la fĂȘte qui cĂ©lĂšbre le don de la Torah. Chekel : monnaie utilisĂ©e Ă  l’époque de la Bible. Chevat : le mois de Chevat coĂŻncide avec janvier – fĂ©vrier. Choul’han Aroukh : codification de la « Halakha », loi religieuse rĂ©digĂ©e par Joseph Caro Ă  Safed au 16e siĂšcle. Cohen : prĂȘtre issu de la tribu de Levi. D DeutĂ©ronome : Devarim, cinquiĂšme livre du Pentateuque. Diaspora : dispersion d’un peuple Ă  travers le monde. DĂźme : la Torah cite trois dĂźmes sur tous les fruits d’Erets IsraĂ«l. La premiĂšre, appelĂ©e « TĂ©rouma », est donnĂ©e au Cohen; la seconde appelĂ©e « Maasser Richon » est donnĂ©e Ă  un Levi et la troisiĂšme est donnĂ©e aux pauvres. 76 Doura Europos : ville de Syrie dĂ©couverte par des soldats anglais en 1920. En 1932 est mise Ă  jour la synagogue de Doura Europos. Ducs d’Este : la famille des ducs d’Este rĂ©gne sur Ferrare de 1240 Ă  1597. Ils sont chassĂ©s de Ferrare par le pape ClĂ©ment VII. A leur dĂ©part la partie de la communautĂ© qui leur est le plus attachĂ©e les suit. E Ecole de Palekh : Ă©cole de peinture, de miniature sur laque, situĂ©e Ă  une centaine de kilomĂštres de Moscou. Erets IsraĂ«l : terre, pays ou Etat d’IsraĂ«l. EsaĂŒ : frĂšre de Jacob et fils aĂźnĂ© d’Isaac. Esther : deuxiĂšme Ă©pouse du roi A’hachveroch. Exil de Babylone : dĂ©portation des juifs du royaume de Juda sous Nabuchodonosor II roi de Babylone en 586 AEC. Il prend fin avec la prise de Babylone par les Perses. L’empereur Cyrus II libĂšre les Juifs et leur permet, en 538 AEC, de retourner dans leur pays, devenu une province perse de JudĂ©e, et d’y reconstruire le Temple de JĂ©rusalem. Exode : Chemot. DeuxiĂšme livre du Pentateuque. F FĂȘte de la DĂ©dicace : ‘Hanoukka. FĂȘte des LumiĂšres : ‘Hanoukka. Flavius JosĂšphe : (37-100) historien liĂ© Ă  la monarchie des AsmonĂ©ens par sa mĂšre. Il a Ă©crit La Guerre des Juifs contre les Romains (75-79). Franz Stephan : orfĂšvre viennois du 19e siĂšcle. G GalilĂ©e : rĂ©gion du Nord d’IsraĂ«l. H Haftara : passage du livre des ProphĂštes lu le Chabbat aprĂšs la lecture de la Torah. Halakha : partie juridique du Talmud. ‘Hanoukka : fĂȘte cĂ©lĂ©brĂ©e le 25 Kislev (novembre-dĂ©cembre) qui commĂ©more la victoire de Juda MaccabĂ©e sur le roi syrien Antioche Epiphane. ‘Hanoukkia (plu. – ‘Hanoukkiot) : lampe de ‘Hanoukka. Haskala : mouvement juif des 18e et 19e siĂšcles qui prĂ©conise la modernisation du judaĂŻsme. Ha-Tsarfati, Joseph : scribe-enlumineur qui vĂ©cut au moyen Ăąge en Espagne. Henry Bernstein : (1876-1953) Ă©crivain et dramaturge français. Hillel : Hillel Ă©tait Nassi c’est-Ă -dire prĂ©sident du SanhĂ©drin. C’était un sage venu de Babylonie. Hitler : (1889-1945) dictateur allemand responsable de la mort de millions de Juifs. Hochana Rabba : dernier des sept jours de Souccot. Holopherne : (VIe siĂšcle AEC) gĂ©nĂ©ral assyrien, sous Nabuchodonosor II, assassinĂ© dans son sommeil par Judith. I Isaac Louria : (1534-1572) rabbin et kabbaliste du 16e siĂšcle considĂ©rĂ© comme le fondateur de l’école kabbalistique de Safed. Isaac Nahum Levi : Ă©diteur Ă  JĂ©rusalem au 19e siĂšcle. 77 Dico J Jacob : fils d’Isaac et de Rebecca, pĂšre de garçons qui donneront leur nom aux douze tribus d’IsraĂ«l. Jacob : fils d’Isaac et de Rebecca, pĂšre de douze enfants qui donneront leur nom aux douze tribus d’IsraĂ«l. Joseph Gal-Ezer : (1890-1945) originaire de Vienne, il monte en 1921 la premiĂšre compagnie de films Ă  sujets bibliques en Erets IsraĂ«l. Josippon : (livre de Josippon) histoire des Juifs, de la chute de Babylone Ă  la destruction du Temple de JĂ©rusalem, rĂ©digĂ©e par un auteur anonyme d’Italie du Sud en 953. Juda MaccabĂ©e : fils de Mattathias. Il rĂšgne sur la JudĂ©e de 166 Ă  160 AEC. JudĂ©e : rĂ©gion situĂ©e entre la mer Morte et la MĂ©diterranĂ©e. Judith : hĂ©roĂŻne juive qui, pour sauver la ville de BĂ©thulie, sĂ©duit le gĂ©nĂ©ral ennemi assyrien Holopherne et lui tranche la tĂȘte durant son sommeil. K Keren Kayemet le IsraĂ«l (KKL) : Fonds National Juif crĂ©Ă© en 1901 par ThĂ©odore Herzl. Keter Torah : couronne de la Torah. Kippour : jour de jeĂ»ne, appelĂ© aussi jour du Grand Pardon. Kislev : le mois de Kislev coĂŻncide avec novembre-dĂ©cembre. L Lag ba-Omer : 33e jour de l’Omer. LĂ©on Bakst : (1866-1924) peintre, dĂ©corateur et costumier de thĂ©Ăątre. Levi : les lĂ©vi n’étaient pas prĂȘtres mais avaient pour fonction d’assister les cohen dans l’entretien du Temple. Lion Antokolski : (1872-1942) artiste lituanien. Lithographie : procĂ©dĂ© d’impression d’un dessin tracĂ© sur une pierre calcaire. 78 Livre des coutumes : Sefer ha-Minhaguim. Livre contenant les horaires de priĂšres, la maniĂšre de prier, les habitudes alimentaires, le dĂ©roulement et la signification des principaux Ă©vĂšnements de la vie. Le livre des coutumes permet aux fidĂšles de perpĂ©tuer les traditions. Ludwig Nast : orfĂšvre du 19e siĂšcle en Pologne. M MaccabĂ©e : surnom de Juda MaccabĂ©e, qui fut attribuĂ© par extension Ă  ses 4 frĂšres : Jean, Simon, ElĂ©azar et Jonathan qui combattirent contre Antioche IV. Maguen David : bouclier de David, par extension, Ă©toile de David. Manuscrit de Rothschild : de 1832 Ă  1855, il fait partie de la collection de Salomon Parente Ă  Trieste. La famille Rothschild l’acquiert plus tardivement. Il est volĂ© sous l’occupation nazie et rĂ©apparaĂźt aprĂšs la guerre Ă  New-York. Il est restituĂ© Ă  James de Rothschild qui en fait don au MusĂ©e d’IsraĂ«l en 1957. MardochĂ©e : (voir MordekhaĂŻ). Mascaron : un masque fantastique dĂ©corant habitations ou objets. MassorĂšte : ensemble de rĂšgles et d’annotations permettant la transmission correcte de l’orthographe biblique. Mattathias : chef d’une famille sacerdotale. Il engage la lutte armĂ©e contre l’oppresseur et les Juifs hellĂ©nisĂ©s. Mattathias Antigone : dernier souverain de la dynastie AsmonĂ©enne. MĂ©guilat Esther : Rouleau d’Esther, (pluriel : MĂ©guilot). La MĂ©guilat Esther relate comment, Ă  l’époque du roi AssuĂ©rus, la reine Esther aidĂ©e de son oncle MardochĂ©e dĂ©joua les plans du premier ministre Aman qui voulait la destruction de tous les Juifs du royaume. MĂ©norah : nom du candĂ©labre Ă  sept branches dont le prototype fut confectionnĂ© pour le Tabernacle du dĂ©sert. Michna : du verbe lechanen : rĂ©pĂ©ter, signifie au sens propre apprendre par cƓur une tradition orale. La Michna dĂ©signe l’ensemble des traditions religieuses developpĂ©es jusqu’en l’an 200. 79 Dico Michloa’h Manot : Ă©change de nourriture entre connaissances, voisins ou amis. Midrach : commentaire rabbinique de la Bible qui revĂȘt diffĂ©rents genres littĂ©raires comme un rĂ©cit, une parabole ou une lĂ©gende. Min’ha : office de l’aprĂšs-midi. MochĂ© ben Abraham Pescarol : (17e siĂšcle) scribe enlumineur qui vĂ©cut en Italie, dans le PiĂ©mont. MochĂ© chah Mizra’hi : artiste originaire de TĂ©hĂ©ran qui arrive en Erets IsraĂ«l, Ă  JĂ©rusalem en 1880, oĂč il travaille en tant que scribe enlumineur. MoĂŻse ben Yekoutiel ha-Cohen : commanditaire du manuscrit, Ă©crit et enluminĂ© au 15e siĂšcle en Italie du Nord, appelĂ© le Manuscrit de Rothschild. Monsohn : (1871-1930) Abraham Leib Monsohn Ă©tudie la lithographie Ă  Frankfort. Il revient en Erets IsraĂ«l en 1892 et ouvre avec son frĂšre la premiĂšre imprimerie en couleur Ă  JĂ©rusalem. MordekhaĂŻ (MardochĂ©e) : fils de YaĂŻr de la tribu de Benjamin ; c’est lui qui Ă©lĂšve Esther jusqu’à ce qu’elle entre au harem du roi AssuĂ©rus. 80 Moritz Oppenheim : (1800-1882) originaire de Hanau, il est appelĂ© le premier peintre juif. Il Ă©tudie l’art Ă  l’acadĂ©mie de Munich, Ă  Paris et Ă  Rome, puis il revient Ă  Francfort oĂč il termine sa vie. Mur occidental : connu sous le nom de Mur des Lamentations ou de Kotel. Le Mur occidental date de la construction du Temple d’HĂ©rode et est un mur de soutĂšnement de l’esplanade du Temple. N Nabuchodonosor : roi de Babylone. Il dĂ©truit JĂ©rusalem et le Temple et dĂ©porte la population Ă  Babylone. Ne’hoshet : cuivre. Nissan : le mois de Nissan coĂŻncide avec mars-avril. O Ora’h ‘HaĂŻm : nom donnĂ© Ă  une section du Choul’han Aroukh qui traite des lois journaliĂšres de la vie juive, des bĂ©nĂ©dictions, du chabbat, des fĂȘtes et des jeĂ»nes. P Panoplie : ensemble d’armes prĂ©sentĂ© sur un panneau. Pessa’h : pĂąque. FĂȘte commĂ©morant la sortie d’Egypte et le passage des HĂ©breux de l’état d’esclavage Ă  la libertĂ©. Pourim : Sorts. La fĂȘte de Pourim a lieu le 14 et le 15 Adar. Elle commĂ©more la victoire des Juifs sur leurs ennemis. Pri Ets Hadar : le fruit de l’arbre majestueux. Ce livre, Ă©crit par un auteur anonyme, apparaĂźt Ă  Venise en 1728 sous forme de pamphlet. R Rabbi Akiva : (50-135) un des plus cĂ©lĂšbres maĂźtre de la Michna. Rav MordekhaĂŻ ben Hillel : (1250-1298) originaire d’Allemagne, il est l’élĂšve de MeĂŻr ben Baroukh de Rothenburg au 13e siĂšcle. Roch ha-Chana : Nouvel An juif. S SanhĂ©drin : constituĂ© de 71 anciens, le SanhĂ©drin Ă©tait la haute cour de justice d’Erets IsraĂ«l. Salomon : 3e roi d’IsraĂ«l. Fils du roi David, il construit le Temple de JĂ©rusalem. Schtetl : bourgade ou quartier juif de l’Europe de l’Est avant la seconde guerre mondiale. Scribe-enlumineur : personne qui Ă©crit et dĂ©core un manuscrit. Sefer Torah : copie manuscrite de la Torah sous forme d’un rouleau. SĂ©farade : Juif originaire d’Espagne ou du Portugal. ExpulsĂ©s de leur pays ils se rĂ©partissent sur le pourtour du bassin mĂ©diterranĂ©en. SĂ©pia : couleur brune extraite de la seiche. Sevivon : toupie. Sim’hat Torah : joie de la Torah. Jour oĂč l’on achĂšve la lecture du Pentateuque. Souccot : fĂȘte qui rappelle les 40 ans d’errance dans le dĂ©sert avant le retour en Erets IsraĂ«l. Suse : ville situĂ©e dans l’actuel Iran du Sud. L’histoire d’Esther s’y dĂ©roule. T Talith : chĂąle de priĂšre rectangulaire Ă  franges. Taanit Esther : jeĂ»ne d’Esther. 81 Dico Talmud : ensemble des lois et traditions juives accumulĂ©es pendant sept siĂšcles : depuis 200 AEC jusqu’à l’an 500. Temple de JĂ©rusalem : construit par le roi Salomon sur le Mont Moriah, il est dĂ©truit par Nabuchodonosor II en 586 AEC. Il est reconstruit par les Juifs qui reviennent de captivitĂ© de Babylonie en 538 AEC. Le roi HĂ©rode le remanie et l’agrandit en l’an 19 AEC. Titus le dĂ©truit en l’an 70. Terech : eunuque de l’empereur AssuĂ©rus. Terre glaise : argile. Ticha be-Av : 9e jour du mois d’Av. Jour de jeĂ»ne qui commĂ©more la destruction du Premier Temple en 586 AEC et du Second Temple en l’an 70. Tichri : le mois de Tichri coĂŻncide avec septembre-octobre. Torah : Enseignement. Regroupe les cinq livres : la GenĂšse, l’Exode, le LĂ©vitique, les Nombres et le DeutĂ©ronome. Tou be-Av : le 15e jour du mois d’Av. Tou bi-Chevat : nouvel an des arbres dans le calendrier agricole. 82 X XerxĂšs : roi qui rĂ©gne, de 485 Ă  465 AEC, en Perse. Y Yaacov Sofer : scribe enlumineur qui travaille la micrographie Ă  TibĂ©riade au 19e siĂšcle. Yessod ha-Maala : village situĂ© dans la vallĂ©e de ‘Houla. Il a Ă©tĂ© construit en 1881 par les membres de la premiĂšre Aliya. Yiddish : langue parlĂ©e dans les communautĂ©s achkĂ©nazes. Yom ha-Atsmaout : jour de l’indĂ©pendance de l’Etat d’IsraĂ«l. Yom ha-Choah : jour du souvenir de l’Holocauste. Yom ha-Zikaron : jour du souvenir des victimes de guerre. Z Zacharie : prophĂšte qui prononça sa premiĂšre prophĂ©tie durant le rĂšgne de Darius 1er et incita le peuple Ă  la reconstruction du Temple. Zeus : roi des dieux dans la mythologie grecque. CrĂ©dits photographiques Couverture © Editions ADCJ, Le Voyage de Betsalel. Page 8-9 : © Editions ADCJ, Le Voyage de Betsalel. Page 10 : © Collection Famille Gross. Page 12 : © Collection Famille Gross. Page : 13: © Photo MusĂ©e d’IsraĂ«l. Page 15 : © MusĂ©e d’IsraĂ«l © Photo MusĂ©e d’IsraĂ«l, JĂ©rusalem, David Harris. Page 16 : © MusĂ©e d’IsraĂ«l © Photo MusĂ©e d’IsraĂ«l Page 17 : © BibliothĂšque nationale du Portugal. Page 17 : © Collection Famille Gross.