Yitro

Jéthro, prêtre de Madian et beau-père de Moïse, entend parler des actes accomplis par l’Éternel pour Moïse et le peuple d’Israël, notamment leur libération d’Égypte. Il se rend alors auprès de Moïse, accompagné de Séphora, l’épouse de Moïse, et des deux fils de ce dernier, Gersom et Éliézer. A leur arrivée, Moïse les accueille chaleureusement, s’informe de leur bien-être, et raconte à Jéthro tout ce que l’Eternel a fait pour délivrer Israël des Égyptiens. Jéthro se réjouit, loue l’Eternel et reconnaît sa grandeur : « Loué soit l’Éternel, qui vous a sauvés de la main des Egyptiens et de celle de Pharaon, qui a soustrait ce peuple à la main des Egyptiens ! Je reconnais, à cette heure, que l’Éternel est plus grand que tous les dieux, puisqu’il a été dans cette circonstance où l’on avait agi tyranniquement à leur égard. » (Exode 18 ; 10-11) Il offre des sacrifices en l’honneur de l’Eternel, et Aaron ainsi que les anciens d’Israël partagent ce moment avec lui.
Le lendemain, Jéthro observe Moïse qui passe sa journée à régler les différends du peuple et réalise que cette tâche, trop lourde pour un seul homme, pourrait l’épuiser, lui et son peuple : « Pourquoi sièges-tu seul et tout le peuple stationne-t-il autour de toi du matin au soir ? » (Exode 18 ; 15). Jéthro lui conseille alors de se concentrer sur son rôle d’intermédiaire entre Dieu et le peuple, en leur enseignant les lois et en les guidant dans leur conduite : « Représente, toi seul, le peuple vis-à-vis de Dieu, en exposant les litiges au Seigneur ; notifie-leur également les lois et les doctrines, instruis-les de la voie qu’ils ont à suivre et de la conduite qu’ils doivent tenir. Mais, de ton côté, choisis entre tout le peuple des hommes éminents, craignant Dieu, amis de la vérité… Ils jugeront le peuple en permanence. » (Exode 18 ; 19-22) Moïse écoute son beau-père et met en place ce système, soulageant ainsi sa tâche et permettant au peuple d’obtenir justice plus efficacement.
Plus tard, les Israélites atteignent le désert de Sinaï, où Dieu leur donne ses instructions. Moïse monte sur la montagne pour recevoir la parole divine et la transmettre au peuple. L’Eternel leur rappelle les miracles accomplis pour les sauver d’Égypte et leur demande de respecter son alliance. Il déclare qu’ils deviendront un peuple saint, une nation sacerdotale, s’ils suivent ses lois, dont : « Tu n’auras point d’autre dieu que moi. Tu ne te feras point d’idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui poursuis le crime des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et à la quatrième génération, pour ceux qui m’offensent … (Exode 20 ; 2-4). Le peuple accepte unanimement, et Dieu descend sur le mont Sinaï au milieu d’un spectacle impressionnant de tonnerre, d’éclairs, et de sons de cor, renforçant ainsi la foi d’Israël en son guide et en ses commandements.
Le 15 Chevat -Tou bi-Chevat

A l’époque de la Michna, l’école d’Hillel constate qu’autour du 15 Chevat, les pluies perdent en intensité, la sève monte dans les arbres et les premiers bourgeons apparaissent, marquant le début du renouveau végétal. Cette observation conduit à fixer le 15 Chevat comme le nouvel an des arbres, une date clé du calendrier agricole. Cela assurait que les fruits de l’année nouvelle soient correctement dédiés aux Cohen, aux Levi et aux pauvres, sans confusion avec ceux de l’année précédente. Après la destruction du Second Temple, cette célébration a disparu, car les lois agricoles, comme la dîme, n’étaient plus en vigueur en dehors d’Erets Israël.
Tou bi-Chevat Sameah !

Le nouvel an des arbres, ou Tou bi-Chvat, a été instauré pour déterminer le début de l’année agricole afin que les habitants d’Erets Israël puissent prélever la dîme sur les arbres fruitiers. Cette dîme était destinée aux Cohen et aux Levi, qui travaillaient au Temple, ainsi qu’aux pauvres. Cependant, il était essentiel de ne pas prélever la dîme sur les fruits d’une année écoulée pour l’année nouvelle. Ainsi, la fixation d’une date précise pour le nouvel an des arbres permettait de définir clairement le moment où commencer à récolter les fruits et à effectuer ce prélèvement, assurant ainsi l’équité et la régularité des dons.
Jeux de mots – Tou bi-Chevat

Tou bi-Chevat, célébré le 15 du mois de Chevat, symbolise le lien du peuple d’Israël avec sa terre. Autrefois, les habitants d’Erets Israël fixaient à cette date le montant de la dîme à prélever sur les arbres fruitiers. Après la destruction du Second Temple, la fête disparut, mais au 15e siècle, à Safed, le kabbaliste Isaac Louria réintroduisit la tradition de consommer les fruits d’Erets Israël lors de Tou bi-Chevat.